De Beers, au coeur du diamant

Le célèbre extracteur devenu joaillier propose un outil qui permet de scanner les diamants pour en évaluer la qualité.
Pousser la porte d'une boutique De Beers est déjà une expérience en soi. Que l'on s'intéresse de près ou de loin à la joaillerie, on a forcément des étoiles dans les yeux en voyant tous ces diamants scintiller dans leurs écrins. Difficile d'en estimer la valeur et le nombre de carats à l'oeil nu. Surtout pour les néophytes qui viennent s'offrir leur tout premier diamant. Le célèbre extracteur devenu joaillier a eu la riche idée d'installer, dans une sélection de boutiques, le De Beers Iris. Cet appareil de pro est utilisé par les lapidaires afin de vérifier qu'ils ont correctement taillé leur pierre. C'est d'ailleurs avec cet outil high-tech qu'Andrew Coxon, l'expert de la maison, sélectionne les diamants qui feront partie des collections joaillières De Beers.
À première vue, le De Beers Iris ressemble à une unité centrale d'ordinateur. Il suffit de déposer une bague sur une vitre - face côté diamant pour une taille ronde - pour en percer tous les secrets. Concrètement, cette machine dispense de la lumière à travers les différentes parties du diamant taillé (table, rondiste, pavillon, couronne...) et en sublime les 57 facettes. Quand une étoile à huit branches apparaît simultanément sur l'écran de contrôle, c'est le gage que le diamant a été parfaitement taillé. Un kaléidoscope dévoile le feu intérieur, le fameux arc-en-ciel produit par la gemme.
Les différences
Deux diamants ayant une classification identique - notamment sur le plan du critère de carat (1 carat = 0,20 g), de couleur, de clarté et de coupe - peuvent s'avérer très différents en termes de feu intérieur, d'éclat et de brillance. Ce qui explique aussi les différences de prix importantes d'un diamant à l'autre. Pour obtenir une taille ronde parfaite, le lapidaire peut retirer jusqu'à 64 % de la matière brute. Certains prennent alors le parti d'adapter la taille du diamant brut pour l'optimiser. Indécelable à l'oeil nu, il sera alors déséquilibré et immédiatement repéré par le De Beers Iris. Une image asymétrique au scan indique que les facettes du diamant ne sont pas alignées, ce qui amoindrit son éclat et sa luminosité. La pierre est alors retoquée par l'intraitable Andrew Coxon.
Leader mondial dans la découverte, l'évaluation et la sélection de diamants, De Beers est désormais en train de s'imposer comme un joaillier à part entière.

Marine De La Horie

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La démocratisation du luxe : une affaire à mener avec précaution

ORSERIE 19.05.11

Depuis quelques années, les nouveaux canaux de distribution incitent les grandes marques à envisager des stratégies de démocratisation, mais elles craignent de perdre ce qui fait leur authenticité et leur valeur. Certaines ont su tirer leur épingle de jeu en faisant usage des codes de l'univers du luxe sans les dénaturer.


Le luxe repose sur un concept simple : la notion de rareté. Or, tout ce qui est rare est cher. C'est cette rareté qui permet aux grandes marques de justifier les prix élevés qu'elles pratiquent. A ce titre, la démocratisation du luxe est problématique, les deux notions étant par nature paradoxale. 

Le concept de luxe repose aussi en grande partie sur l'image de marque de l'entreprise de luxe. La manipulation de cette image est des plus délicates, et le concept de démocratisation fait peur aux responsables communication. Il est en effet susceptible de galvauder et de dévaloriser l'image de marque en renforçant la notion d'accessibilité au détriment de celle du prestige. Cela a pour conséquence immédiate, peut-être de gagner de nouveaux consommateurs, mais surtout de perdre le cœur de cible initial de la marque.
 
Voilà donc a priori un jeu dangereux que de vouloir s'engager sur la voie de la démocratisation. Pourtant, quand elles sont bien menées, ces politiques donnent d'excellents résultats. Il y a différents moyens et différents degrés d'action qui sont susceptibles, non pas de modifier l'essence même de la marque de luxe, mais bien plutôt de jouer des codes traditionnels pour pousser le consommateur à envisager différemment la consommation du luxe.
 
Prenons l'exemple du Joaillier Mauboussin qui lançait l'année dernière une campagne publicitaire dans le métro parisien, dans la presse et même dans la rue où le prix apparaissait ni plus ni moins sur les bijoux. Cette campagne a contribué à briser l'aura de mystère qui fait partie des codes de la grande joaillerie, mais l'idée n'était pas d'abaisser ses standards. Au contraire, il était question de les afficher et de pousser les consommateurs à les reconnaître et à les assumer. 
 
Autre exemple récent : A coté de sa fameuse boutique située au 68 avenue des Champs Elysées, la maison Guerlain a ouvert un pop-up store où elle a mis en place un décor reprenant, de manière ludique et décalée, tous les codes et les symboles qui font partie de son histoire et de patrimoine. Dans une atmosphère artistique, audacieuse et créative, les curieux peuvent venir assister à différents ateliers (parfum, maquillage, technologie) et bénéficier de conseils de professionnels. Encore une fois, il ne s'agit pas de modifier la nature de l'image de marque, mais de la transposer dans un univers autre qu'un point de vente officiel, pour attirer les plus timides qui ne se risquaient pas jusqu'ici à pénétrer dans une boutique de prestige.
 
Les responsables marketing et communication peuvent faire usage de leur imagination pour multiplier les moyens de démocratisation sans nuire à l'image de marque : ils sont nombreux et peuvent vraiment constituer de véritables succès. 

Salomelonti

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Petite joaillerie, grand débat

LES ECHOS 13.05.11

Traditionnellement, on distingue la bijouterie de la joaillerie et de la haute joaillerie. Le premier terme désigne des bijoux tout en or ou argent, le second, ceux sertis de pierres et enfin, le troisième, ceux extrêmement travaillés, sertis de pierres à plus de 50 000 euros. Les puristes considèrent donc la petite joaillerie comme l'entrée de gamme de la joaillerie, c'est-à-dire les bracelets, bagues et colliers à moins de 2 000 euros. Elle est surtout synonyme d'un style joyeux, ludique et facile à porter. Et par extension, elle peut être attribuée à des pièces sans pierres, comme celles de dinh van ou d'Hermès. Les frontières se brouillent...

La petite joaillerie est très souvent associée à des marques récentes, comme Redline, Van Rycke ou Stone, spécialistes des bijoux mini, voire micro. Des bijoux d'une extrême finesse avec des motifs sertis de pierres grosses comme une tête d'épingle. Certains montés sur un bracelet en fil de pêche ou de coton semblent avoir été conçus pour un bébé. Ce style kawaï (mignon en japonais) a fait des émules : chez De Beers, les pendentifs en diamants de moins d'un centimètre sont aussi faciles à porter qu'accessibles.

En petite joaillerie, la mode influence les bijoux. Par exemple, quand les aplats de couleurs denses et uniformes défilent, la petite joaillerie délaisse les reflets et la transparence des améthystes, des citrines et autres aigue-marine. Elle se concentre sur des matériaux opaques : des gemmes comme la turquoise, l'agate, l'onyx, mais aussi l'émail qui sert à coloriser des signes du zodiaque chez Solange Azagury-Partridge ou une croix chez Arthus Bertrand. Matériau très prisé : la céramique d'une couleur profonde et intense lancée en 2000 par Chanel. De quoi plaire au plasticien Anish Kapoor qui l'a déclinée sur la bague Bzero1 de Bvlgari.

Pas question de se prendre au sérieux : la pe-tite joaillerie aime les charms tintinnabulants, les capuchons qui s'ouvrent... L'un des premiers bijoux emblématiques -la bague Possession de Piaget -est caractérisée par un anneau qui tourne autour d'un autre. Fredy's, personnages burlesques en or et en laque de Fred, grelots au son cristallin de Qeelin ou bien petites bagues que l'on empile les unes sur les autres au gré de son humeur : la petite joaillerie a le chic pour provoquer des coups de coeur, faire pétiller les yeux.

Ce qui ne l'empêche pas d'être préoccupée par un gros problème : la flambée du prix de l'or. Il faut donc minimiser le poids du métal en le perçant et en le perforant. La bague Chanel ressemble à de la dentelle d'or. Autre solution : utiliser de l'or 9 carats, un alliage avec une moindre proportion de métal précieux, comme Sophie Pendleton de la marque Perlota. Les trois créatrices hype, Aurélie Bidermann, Delfina Delettrez et Aude Lechère chez Baccarat, s'enthousiasment, elles, pour le vermeil, une association de métaux précieux, soit de l'argent recouvert d'une pellicule d'or.

Là, les puristes s'interrogent : si le cristal est noble, il n'est pas précieux comme un diamant ou une améthyste. Mais la céramique utilisée par Chanel et Bvlgari non plus... La question s'avère encore plus délicate avec Amore de Dodo : sur la monture en or rose, la marque, qui revendique depuis toujours ce créneau de petite joaillerie, a serti une pierre rouge, synthétique. Le mélange de vrai et de faux semble franchir les limites du concept. Voilà de quoi encore alimenter le débat sur la définition du terme petite joaillerie. Hermès n'a-t-il pas lancé, s'agissant de ses dernières créations joaillières, le terme de haute bijouterie ? Finalement, le vocabulaire est-il important quand on parle de belles choses ?

Sandrine Merle

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Pour ses 50 ans, la Perle de Tahiti s’offre une exposition Place Vendôme

TAHITI-INFOS 11.05.11


C'est un coup de pub magistral que la Maison de la Perle s'apprête à réaliser : à partir du 15 mai et pour 3 semaines, la Perle de Tahiti va être la vedette d'une exposition en plein air sur la Place Vendôme, ce symbole de la joaillerie de luxe. 18 photographies de Thierry Bouët seront disposées sur des perles de 3 mètres de diamètre, réparties en cercle de façon à représenter un collier de perle gigantesque. 

Cette exposition est organisée dans le cadre du cinquantenaire de la Perle noire de Tahiti. En 1961, Jean-Marie Domard testait à Hikueru, pour la première fois, la méthode de greffe utilisée par les Japonais pour la production de perle de culture. Une méthode qu'il avait apprise en 1957 au Japon dans la ferme de M. Mikimoto, l'inventeur de la perle de culture. La perle de Tahiti était née.


L'Italie, Monaco et le Japon intéressés par l'exposition

50 ans plus tard, après des années florissantes où la perle était considérée comme l' «or noir » de la Polynésie, puis la dégringolade de son cours depuis 10 ans, la Maison de la Perle tente de redonner ses lettres de noblesse à notre perle noire. « Pour en faire un produit de luxe, il faut reconstituer son histoire et la valoriser » estime la directrice de la Maison de la Perle, Ingrid Izquierdo. La Place Vendôme, qui abrite les plus grands joailliers du monde, était donc le lieu rêvé pour valoriser la perle. Plusieurs bijoutiers de renom, tels Cartier et Mauboussin, ont prévu de mettre en valeur les perles noires pendant l'exposition. Les photographies réalisées par Thierry Bouët pourraient ensuite faire le tour du monde : la Maison de la Perle a des propositions du Japon, de l'Italie, de Monaco… 

L'inauguration aura lieu le 18 mai à 18H30, en présence du ministre de la culture, Frédéric Mitterrand. Cette opération a coûté 22 millions à la Maison de la Perle, qui compte beaucoup sur ses retombées médiatiques en métropole. L'exposition est aussi la première grande offensive médiatique de cet établissement public créé en 2009, et dont l'utilité est contestée par certains perliculteurs. 

F.K.

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La filière bijoutière française mise face à ses responsabilités

ECHO-NATURE.COM - 09.04.11

En raison de l'arrivée d'une multitude de nouveaux consommateurs, avec notamment l'émergence de l'Asie, de l'Amérique latine et du Moyen-Orient, la bijouterie est aujourd'hui à la tête des secteurs utilisateurs. Ainsi, depuis une trentaine d'années, cette filière a transformé entre 60 et 80 % de l'or extrait dans le monde, l'électronique et la dentisterie réunies en consommant moins de 15 %. Malheureusement, l'extraction en amont de ce métal a des conséquences socio-économiques et environnementales aussi nombreuses que la liste des pays producteurs d'or est longue : pollution des fleuves du Plateau des Guyanes, empoisonnement de l'eau potable touchant plus de 2 millions de personnes en Roumanie, destruction d'écosystèmes forestiers uniques en Amazonie, soutien financier aux milices armées de Colombie et du Congo, exploitation de milliers d'enfants au Burkina Faso, Niger et Ghana etc. 

En collaboration avec l'Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles (BJOP), la Fédération nationale des horlogers, bijoutiers, joailliers et orfèvres (HBJO) et le Syndicat Saint Eloi, le WWF-France a réalisé une enquête auprès de quelques 200 professionnels de la filière bijouterie-joaillerie française (affineurs, fabricants, distributeurs). Toutefois, sur l'ensemble, 78 % des professionnels n'ont pas voulu répondre aux questions de l'enquête. Concernant ceux qui ont eu le mérite de se soumettre au questionnaire, 82 % reconnaissent ne pas connaître la provenance de l'or qui passe entre leurs mains. La minorité qui affirme en connaître la provenance reste, quant à elle, très évasive, faisant uniquement allusion aux grands bassins de production ou aux principaux continents producteurs (Afrique, Amérique du Sud). Aucun pays, ni localité, n'a été mentionné. Dans son rapport, WWF reprend les propos révélateurs d'un fabricant : «  C'est une réalité, personne ne sait d'où vient l'or. Personne. Ceux qui disent le contraire s'avancent, ou sont des menteurs. Nous sommes tous logés à la même enseigne, et pas seulement en France. C'est pareil pour les collègues partout dans le monde. La situation est celle-là aujourd'hui et pas une autre ». 

Nulle surprise donc si 84 % des répondants reconnaissent n'avoir aucune garantie quant à la responsabilité des pratiques d'extraction. Nombreux détaillants avouent cette ignorance, invoquant une confiance aveugle en leurs fournisseurs. Pourtant, la plupart des répondants connaissent les principaux enjeux sociaux, économiques et environnementaux liés à l'exploitation aurifère. Ceux évoqués recouvrent la « forte empreinte écologique », la « destruction du milieu naturel », l'« utilisation intensive de produits toxiques et polluants comme le mercure », le « non respect du droit du travail », l'« insécurité », le « travail des enfants », l'« exploitation clandestine », le « blanchiment de l'or illégal » et le « faible impact économique pour les pays producteurs ». Malgré tout, il apparaît que, d'une manière globale, les professionnels de cette filière sous-estiment la fréquence des problèmes liés à l'extraction aurifère, ne parvenant pas à faire le lien entre une réalité désastreuse sur le terrain et leur quotidien professionnel. Au regard de quoi, plus on s'éloigne de la phase d'extraction, plus les professionnels français ont une vision positive de cette dernière. 

Pourtant, 90 % des répondants se déclareraient prêts à agir, à leur niveau. Pour véritablement passer à l'acte, les professionnels doivent, dès à présent, œuvrer à la mise en place d'une traçabilité sûre du minerai, applicable à l'ensemble des étapes de production, de transformation et de distribution. Cela implique d'exiger des fournisseurs la provenance exacte de l'or fourni. Et si ces derniers ne sont pas à même de répondre, il relève de leur responsabilité d'interroger à leur tour leur propre fournisseur. 

Cécile Cassie

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Une myriade de diamants, les merveilles de l'exposition «Cartier and America»

 
Il ne reste plus que quelques semaines, mais si vous passez par San Francisco avant le 9 mai et que les bijoux sont votre passion vous ne devez pas louper l'exposition « Cartier and America ». Les parures qui sont exposées ne seront certainement jamais plus réunies en un seul et même endroit et l'on a rarement vu autant de diamants dans un même lieu ! Plus de deux cents pièces ont été rassemblées par les commissaires de l'exposition. Beaucoup proviennent des collections privées de Cartier. L'exposition retrace un siècle de présence du joaillier aux Etats-Unis. La déambulation parmi ces chefs-d'oeuvre du luxe, sur lesquelles brillent les plus beaux diamants du monde réveillera chez de nombreuses visiteuses des fantasmes de petites filles se rêvant en princesses. 

Au fil des tiares serties de diamants, des bagues ciselées de pierres précieuses et des colliers aux couleurs flamboyantes, se décrypte une histoire incisive de la vie et des m½urs de la haute société américaine. La grande bourgeoisie US et son aristocratie financière, adulèrent les créations de la maison Cartier dès le début du vingtième siècle. Les riches familles américaines se rendaient régulièrement en France pour commander des pièces au maître joaillier. Le succès était tel qu'en 1909, Alfred Cartier ouvrait sa première bijouterie aux États-Unis, sur la cinquième avenue de Manhattan. 

Dés lors Cartier est une maison américaine et le joaillier officiel de la famille Vanderbilt et de bien d'autres. Années après années l'histoire d'amour entre Cartier et les américains les plus riches, ne fit que croitre. L'actrice Elizabeth Taylor confiât un jour à un journaliste de vogue, ne vouloir porter rien d'autre que des bijoux Cartier ! N'est-ce pas là une consécration typiquement hollywoodienne ? 

Certaines pièces du joaillier témoignent des élans patriotiques des grandes familles américaines qui se sentaient particulièrement concernées par la deuxième guerre mondiale. D'autres pièces, objectivement excentriques, créées pour n'être portées qu'une fois, notamment pour des bals costumés, reflètent les goûts de ces grandes dames, d'outre atlantique, gâtées par leurs époux. 

Cette exposition témoigne aussi d'une partie de l'histoire de l'art. Les bijoux exposés révèlent l'évolution des muurs de la société américaine, qui s'est opérée entre le 20e et le 21e siècle. « Cartier and America » c'est beaucoup plus qu'une exposition, c'est un livre d'histoire du vingtième siècle vu de très haut, à travers le prisme des diamants du « roi des joailliers et du joaillier des rois », selon les mots du Prince de Galles Edouard VII.  
 
Exposition : « Cartier and America », au musée de la Légion d'Honneur de San Francisco. Jusqu'au 9 mai 2010.
 
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Le diamant d’Anvers passe aux mains des Indiens

A Anvers, les Juifs orthodoxes n'ont plus le monopole du commerce des pierres précieuses. Arrivés dans les années 1980, les Indiens sont en passe de devenir les nouveaux maîtres de la capitale mondiale du diamant.

Un diamantaire anversois résume ainsi la situation : "L'importance économique des diamantaires indiens est énorme. Ils sont en train d'effectuer une progression irrésistible. Ces six, sept dernières années, ils ont complètement éliminé les diamantaires juifs du terrain."  Selon des chiffres officieux, environ 80% du commerce des diamants est à présent entre les mains des Indiens. 

Freddy Hanard, PDG de l'Antwerp World Diamond Center, le porte-parole du secteur, estime leur part à entre 60 et 70%. Ce qui reste une part considérable, compte tenu du fait qu'il est aux mains de 300 à 400 familles indiennes, elles-mêmes à la tête des plus grosses entreprises du secteur. Celui-ci a enregistré l'année dernière un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros. Pas besoin d'être un génie pour conclure que l'Indien moyen qui s'occupe à Anvers du commerce des diamants est particulièrement fortuné. 

Un mariage à 16 millions d'euros

La plupart des diamantaires indiens habitent dans le quartier autour du parc Den Brandt à Wilrijk. À Anvers, le quartier est connu sous le nom de Little Bombay. Ou de Beverly Hills, car les maisons y sont de taille plutôt impressionnante. La plupart des Indiens n'ont d'ailleurs pas dû commencer à zéro en arrivant à Anvers. Leurs familles avaient déjà des tailleries de diamants en Inde, qui leur avaient déjà rapporté pas mal d'argent. Dès la fin des années 1950, les diamantaires indiens ont commencé à se disperser dans le reste du monde. Mettre la main sur toute la chaîne diamantaire, telle était la philosophie derrière la conquête d'Anvers. L'entrelacement des liens qui relient les différentes familles diamantaires joue aussi un rôle dans la part de marché croissante des Indiens. 

Les fils et les filles des familles indiennes à Anvers se marient depuis déjà plusieurs décennies entre eux, ce qui fait que petit à petit, pratiquement toutes les familles sont liées d'une façon ou d'une autre. Peu à peu, l'empire s'agrandit. Les mariages s'accompagnent certes du faste qui s'impose, mais personne ne surpassera les noces de deux descendants de la famille de diamantaires Shah, plutôt légendaire à Anvers. Le patriarche, Vijay Shah, a organisé en 2002 une fête dont le coût a été estimé à 16 millions d'euros. Il a transformé le hall d'exposition Nekkerhal à Malines en un temple indien où 4 000 invités ont fait la fête durant quatre jours. Mais ce fut une extravagance rare même pour la communauté indienne. Les diamantaires d'origine indienne sont justement connus à Anvers pour leur sobriété. 

Diamantaire, un métier compatible avec le jaïnisme

Les diamantaires indiens d'Anvers ont en commun non seulement leur origine, mais aussi leur religion. La grande majorité d'entre eux pratiquent le jaïnisme. Le principe suprême des jaïns est la non-violence absolue. Ils ne sont pas seulement végétariens, mais ne mangent que des légumes ou des fruits dont les racines poussent dans le sol. Ils ne font littéralement pas de mal à une mouche. Ce qui rend aussi intolérables les accusations de trafic des diamants de guerre. "Le fait qu'autant de jaïns travaillent comme diamantaires n'a d'ailleurs rien d'un hasard", explique Chris De Lauwer, du Musée Ethnographique d'Anvers, qui donne des cours sur le jaïnisme. 

"En raison des restrictions imposées par la religion, notamment cette non-violence totale, beaucoup de professions sont exclues. Rien dans l'agriculture, rien dans l'armée, pas question d'abattre des arbres... De nombreux jaïns sont donc banquiers ou diamantaires."  Selon De Lauwer, le fait d'avoir un solide patrimoine n'est pas incompatible avec les principes du jaïnisme. "Le défi reste toujours de pouvoir renoncer à ces possessions. Je connais beaucoup de diamantaires indiens très riches, mais j'en connais aussi deux qui ont transmis leur entreprise à leurs enfants et qui sont à présent des moines errants en Inde. Avec pour seule possession leur habit de moine." 

Jeroen Verelst

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De Beers perd son monopole

 

Le géant sud-africain cède sa première place de producteur de diamants au russe Alrosa.

Historique ! Depuis le début du vingtième siècle, De Beers avait quasiment le monopole de la production de diamant brut. Une place que le géant sud-africain a cédée en 2009 à Alrosa, qui produit environ 97 % des diamants russes. Dans un contexte de crise pour l'industrie diamantaire, Alrosa a extrait 34 millions de carats, contre 24,6 millions pour De Beers. « En dépit de la récession, Alrosa s'est débrouillé pour préserver les emplois en maintenant son niveau de production. Ce qui a permis à la compagnie de prendre la première place en terme de volume », se félicite le russe dans un communiqué.

 

Un résultat qui s'explique par les stratégies opposées des deux groupes dans un contexte de chute drastique de la demande de pierres. Alors que De Beers réduisait de moitié ses capacités de production pour l'adapter à la demande, Alrosa continuait à son rythme, vendant la plupart de ses diamants à la réserve de métaux précieux et de gemmes du ministère russe des Finances, le Gokhran. « C'est très positif pour le développement de notre industrie car cela réduit notre dépendance envers De Beers », se réjouit Rohit Mehta, le président de l'Association diamantaire du Surat, la capitale mondiale de la taille de diamants, basée en Inde. Toutefois, en termes de valeur, De Beers maintien sa prééminence avec 3,24 milliards de dollars de diamants vendus, contre 2,21 milliards pour Alrosa, grâce à la meilleure qualité de ses pierres.

 

Avec 14,026 millions de carats, Rio Tinto garde sa troisième place devant BHP Billiton (3,394 millions), en attendant les résultats d'Endiama (Empresa Nacional de Diamantes de Angola) qui pourrait ravir la quatrième place à l'anglo australien.

 

Pascal Coesnon

 

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La broche de Catherine la Grande en vente à New York

 
Rares sont les bijoux des têtes couronnées, coupées ou non, mis en vente publiquement. 
Christie's prépare une vente exceptionnelle à New York le 22 avril, notamment grâce à un gros diamant et aussi à cette émeraude chargée de symboles. 
La broche qui la sertit a appartenu à l'une des femmes les plus puissantes de l'histoire, Catherine II de Russie ou Catherine la Grande. 
Montée sur le trône en 1762, elle était connue pour notamment collectionner les plus belles pierres au monde. Cette broche était un cadeau de mariage donné en 1776 à Sophie Dorothea, princesse de Württemberg, pour son union avec le fils de Catherine II, le Tsar Paul Ier. 
L'imposante émeraude qui la caractérise pèse entre 60 et 70 carats. Son estimation varie entre 1 million et 1,5 million de dollars. 

Mais ce n'est pas tout et la vente de New York prévoit encore un gros diamant ayant appartenu à l'archiduc d'Autriche Ferdinand Maximilien, l'un des plus gros qu'il a acquis, en 1860 au Brésil, juste avant que Napoleon le nomme d'urgence empereur du Mexique. La légende voudrait que l'empereur fantoche portait la pierre, protégée dans un petit sac, autour de son cou à sa mort fusillé sur ordre de Juárez le 19 juin 1867. Tout comme sa montre, la pierre de l'empereur a été donnée à sa femme, la Princesse Charlotte de Belgique, qui l'a revendue plus tard. La diamantaire Laurence Graff et Imelda Marcos ont notamment possédé ce diamant taillé en coussin et estimé entre 1 million et 1,5 million de dollars.
 
Cyril Fussy
 
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Grande-Bretagne : cent des plus étonnants bijoux du monde en vente chez Sotheby, en images

 

Grande-Bretagne – Sotheby se veut être la plus vieille maison de ventes aux enchères du monde. Elle organise une vente exceptionnelle proposant les cent bijoux les plus impressionnants et les plus luxueux du monde.

Les participants à cette vente devront s'armer de patience, et surtout de beaucoup d'argent pour pouvoir espérer décrocher l'un des bijoux proposés lors de la vente Sotheby. Parmi les pièces proposées, on retrouve un collier de diamants et d'or jaune estimé à 2 millions de livres  (2.22 millions d'euros). Et pour ceux qui n'ont pas les moyens de pouvoir enchérir, il est possible de voir les pièces avant qu'elles soient mises aux enchères, juste pour rêver. Exposées à Londres, les pièces seront également vendues à New York et à Hong Kong le mois prochain. A elle seule, la Britannique Patricia Kluge met en vente dix-sept de ses pièces, qui devraient se vendre pour plus de 2.25 millions de livres.

L'une des pièces les plus attendues de la vente est une montre en platine, diamants et saphirs de Cartier datant de 1984. Le cadran est recouvert d'une panthère et son porteur doit soulever la tête de l'animal pour pouvoir lire l'heure. A elle seule, cette pièce est estimée à près de 100.000 livres. Une autre pièce exceptionnelle proposée est un diamant rose-orange de 7.67 carats, encadré de diamants ronds, le tout monté sur platine et or rose de 18 carats. Cette pièce est estimée à 2.3 millions de livres. 

Pour voir les images : 
http://www.zigonet.com/bijou/sotheby-propose-une-vente-exceptionnelle-des-cent-bijoux-les-plus-etonnants_art11016.html 

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