De Beers, au coeur du diamant
La démocratisation du luxe : une affaire à mener avec précaution
Petite joaillerie, grand débat
Pour ses 50 ans, la Perle de Tahiti s’offre une exposition Place Vendôme
La filière bijoutière française mise face à ses responsabilités
En raison de l'arrivée d'une multitude de nouveaux consommateurs, avec notamment l'émergence de l'Asie, de l'Amérique latine et du Moyen-Orient, la bijouterie est aujourd'hui à la tête des secteurs utilisateurs. Ainsi, depuis une trentaine d'années, cette filière a transformé entre 60 et 80 % de l'or extrait dans le monde, l'électronique et la dentisterie réunies en consommant moins de 15 %. Malheureusement, l'extraction en amont de ce métal a des conséquences socio-économiques et environnementales aussi nombreuses que la liste des pays producteurs d'or est longue : pollution des fleuves du Plateau des Guyanes, empoisonnement de l'eau potable touchant plus de 2 millions de personnes en Roumanie, destruction d'écosystèmes forestiers uniques en Amazonie, soutien financier aux milices armées de Colombie et du Congo, exploitation de milliers d'enfants au Burkina Faso, Niger et Ghana etc.
En collaboration avec l'Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, des pierres et des perles (BJOP), la Fédération nationale des horlogers, bijoutiers, joailliers et orfèvres (HBJO) et le Syndicat Saint Eloi, le WWF-France a réalisé une enquête auprès de quelques 200 professionnels de la filière bijouterie-joaillerie française (affineurs, fabricants, distributeurs). Toutefois, sur l'ensemble, 78 % des professionnels n'ont pas voulu répondre aux questions de l'enquête. Concernant ceux qui ont eu le mérite de se soumettre au questionnaire, 82 % reconnaissent ne pas connaître la provenance de l'or qui passe entre leurs mains. La minorité qui affirme en connaître la provenance reste, quant à elle, très évasive, faisant uniquement allusion aux grands bassins de production ou aux principaux continents producteurs (Afrique, Amérique du Sud). Aucun pays, ni localité, n'a été mentionné. Dans son rapport, WWF reprend les propos révélateurs d'un fabricant : « C'est une réalité, personne ne sait d'où vient l'or. Personne. Ceux qui disent le contraire s'avancent, ou sont des menteurs. Nous sommes tous logés à la même enseigne, et pas seulement en France. C'est pareil pour les collègues partout dans le monde. La situation est celle-là aujourd'hui et pas une autre ».
Nulle surprise donc si 84 % des répondants reconnaissent n'avoir aucune garantie quant à la responsabilité des pratiques d'extraction. Nombreux détaillants avouent cette ignorance, invoquant une confiance aveugle en leurs fournisseurs. Pourtant, la plupart des répondants connaissent les principaux enjeux sociaux, économiques et environnementaux liés à l'exploitation aurifère. Ceux évoqués recouvrent la « forte empreinte écologique », la « destruction du milieu naturel », l'« utilisation intensive de produits toxiques et polluants comme le mercure », le « non respect du droit du travail », l'« insécurité », le « travail des enfants », l'« exploitation clandestine », le « blanchiment de l'or illégal » et le « faible impact économique pour les pays producteurs ». Malgré tout, il apparaît que, d'une manière globale, les professionnels de cette filière sous-estiment la fréquence des problèmes liés à l'extraction aurifère, ne parvenant pas à faire le lien entre une réalité désastreuse sur le terrain et leur quotidien professionnel. Au regard de quoi, plus on s'éloigne de la phase d'extraction, plus les professionnels français ont une vision positive de cette dernière.
Pourtant, 90 % des répondants se déclareraient prêts à agir, à leur niveau. Pour véritablement passer à l'acte, les professionnels doivent, dès à présent, œuvrer à la mise en place d'une traçabilité sûre du minerai, applicable à l'ensemble des étapes de production, de transformation et de distribution. Cela implique d'exiger des fournisseurs la provenance exacte de l'or fourni. Et si ces derniers ne sont pas à même de répondre, il relève de leur responsabilité d'interroger à leur tour leur propre fournisseur.
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Une myriade de diamants, les merveilles de l'exposition «Cartier and America»
Le diamant d’Anvers passe aux mains des Indiens
A Anvers, les Juifs orthodoxes n'ont plus le monopole du commerce des pierres précieuses. Arrivés dans les années 1980, les Indiens sont en passe de devenir les nouveaux maîtres de la capitale mondiale du diamant.
Un diamantaire anversois résume ainsi la situation : "L'importance économique des diamantaires indiens est énorme. Ils sont en train d'effectuer une progression irrésistible. Ces six, sept dernières années, ils ont complètement éliminé les diamantaires juifs du terrain." Selon des chiffres officieux, environ 80% du commerce des diamants est à présent entre les mains des Indiens.
Freddy Hanard, PDG de l'Antwerp World Diamond Center, le porte-parole du secteur, estime leur part à entre 60 et 70%. Ce qui reste une part considérable, compte tenu du fait qu'il est aux mains de 300 à 400 familles indiennes, elles-mêmes à la tête des plus grosses entreprises du secteur. Celui-ci a enregistré l'année dernière un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros. Pas besoin d'être un génie pour conclure que l'Indien moyen qui s'occupe à Anvers du commerce des diamants est particulièrement fortuné.
Un mariage à 16 millions d'euros
La plupart des diamantaires indiens habitent dans le quartier autour du parc Den Brandt à Wilrijk. À Anvers, le quartier est connu sous le nom de Little Bombay. Ou de Beverly Hills, car les maisons y sont de taille plutôt impressionnante. La plupart des Indiens n'ont d'ailleurs pas dû commencer à zéro en arrivant à Anvers. Leurs familles avaient déjà des tailleries de diamants en Inde, qui leur avaient déjà rapporté pas mal d'argent. Dès la fin des années 1950, les diamantaires indiens ont commencé à se disperser dans le reste du monde. Mettre la main sur toute la chaîne diamantaire, telle était la philosophie derrière la conquête d'Anvers. L'entrelacement des liens qui relient les différentes familles diamantaires joue aussi un rôle dans la part de marché croissante des Indiens.
Les fils et les filles des familles indiennes à Anvers se marient depuis déjà plusieurs décennies entre eux, ce qui fait que petit à petit, pratiquement toutes les familles sont liées d'une façon ou d'une autre. Peu à peu, l'empire s'agrandit. Les mariages s'accompagnent certes du faste qui s'impose, mais personne ne surpassera les noces de deux descendants de la famille de diamantaires Shah, plutôt légendaire à Anvers. Le patriarche, Vijay Shah, a organisé en 2002 une fête dont le coût a été estimé à 16 millions d'euros. Il a transformé le hall d'exposition Nekkerhal à Malines en un temple indien où 4 000 invités ont fait la fête durant quatre jours. Mais ce fut une extravagance rare même pour la communauté indienne. Les diamantaires d'origine indienne sont justement connus à Anvers pour leur sobriété.
Diamantaire, un métier compatible avec le jaïnisme
Les diamantaires indiens d'Anvers ont en commun non seulement leur origine, mais aussi leur religion. La grande majorité d'entre eux pratiquent le jaïnisme. Le principe suprême des jaïns est la non-violence absolue. Ils ne sont pas seulement végétariens, mais ne mangent que des légumes ou des fruits dont les racines poussent dans le sol. Ils ne font littéralement pas de mal à une mouche. Ce qui rend aussi intolérables les accusations de trafic des diamants de guerre. "Le fait qu'autant de jaïns travaillent comme diamantaires n'a d'ailleurs rien d'un hasard", explique Chris De Lauwer, du Musée Ethnographique d'Anvers, qui donne des cours sur le jaïnisme.
"En raison des restrictions imposées par la religion, notamment cette non-violence totale, beaucoup de professions sont exclues. Rien dans l'agriculture, rien dans l'armée, pas question d'abattre des arbres... De nombreux jaïns sont donc banquiers ou diamantaires." Selon De Lauwer, le fait d'avoir un solide patrimoine n'est pas incompatible avec les principes du jaïnisme. "Le défi reste toujours de pouvoir renoncer à ces possessions. Je connais beaucoup de diamantaires indiens très riches, mais j'en connais aussi deux qui ont transmis leur entreprise à leurs enfants et qui sont à présent des moines errants en Inde. Avec pour seule possession leur habit de moine."
Jeroen Verelst
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De Beers perd son monopole
Le géant sud-africain cède sa première place de producteur de diamants au russe Alrosa.
Historique ! Depuis le début du vingtième siècle, De Beers avait quasiment le monopole de la production de diamant brut. Une place que le géant sud-africain a cédée en 2009 à Alrosa, qui produit environ 97 % des diamants russes. Dans un contexte de crise pour l'industrie diamantaire, Alrosa a extrait 34 millions de carats, contre 24,6 millions pour De Beers. « En dépit de la récession, Alrosa s'est débrouillé pour préserver les emplois en maintenant son niveau de production. Ce qui a permis à la compagnie de prendre la première place en terme de volume », se félicite le russe dans un communiqué.
Un résultat qui s'explique par les stratégies opposées des deux groupes dans un contexte de chute drastique de la demande de pierres. Alors que De Beers réduisait de moitié ses capacités de production pour l'adapter à la demande, Alrosa continuait à son rythme, vendant la plupart de ses diamants à la réserve de métaux précieux et de gemmes du ministère russe des Finances, le Gokhran. « C'est très positif pour le développement de notre industrie car cela réduit notre dépendance envers De Beers », se réjouit Rohit Mehta, le président de l'Association diamantaire du Surat, la capitale mondiale de la taille de diamants, basée en Inde. Toutefois, en termes de valeur, De Beers maintien sa prééminence avec 3,24 milliards de dollars de diamants vendus, contre 2,21 milliards pour Alrosa, grâce à la meilleure qualité de ses pierres.
Avec 14,026 millions de carats, Rio Tinto garde sa troisième place devant BHP Billiton (3,394 millions), en attendant les résultats d'Endiama (Empresa Nacional de Diamantes de Angola) qui pourrait ravir la quatrième place à l'anglo australien.
Pascal Coesnon
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La broche de Catherine la Grande en vente à New York
Christie's prépare une vente exceptionnelle à New York le 22 avril, notamment grâce à un gros diamant et aussi à cette émeraude chargée de symboles.
La broche qui la sertit a appartenu à l'une des femmes les plus puissantes de l'histoire, Catherine II de Russie ou Catherine la Grande.
L'imposante émeraude qui la caractérise pèse entre 60 et 70 carats. Son estimation varie entre 1 million et 1,5 million de dollars.
Mais ce n'est pas tout et la vente de New York prévoit encore un gros diamant ayant appartenu à l'archiduc d'Autriche Ferdinand Maximilien, l'un des plus gros qu'il a acquis, en 1860 au Brésil, juste avant que Napoleon le nomme d'urgence empereur du Mexique. La légende voudrait que l'empereur fantoche portait la pierre, protégée dans un petit sac, autour de son cou à sa mort fusillé sur ordre de Juárez le 19 juin 1867. Tout comme sa montre, la pierre de l'empereur a été donnée à sa femme, la Princesse Charlotte de Belgique, qui l'a revendue plus tard. La diamantaire Laurence Graff et Imelda Marcos ont notamment possédé ce diamant taillé en coussin et estimé entre 1 million et 1,5 million de dollars.
Grande-Bretagne : cent des plus étonnants bijoux du monde en vente chez Sotheby, en images
Grande-Bretagne Sotheby se veut être la plus vieille maison de ventes aux enchères du monde. Elle organise une vente exceptionnelle proposant les cent bijoux les plus impressionnants et les plus luxueux du monde.
Les participants à cette vente devront s'armer de patience, et surtout de beaucoup d'argent pour pouvoir espérer décrocher l'un des bijoux proposés lors de la vente Sotheby. Parmi les pièces proposées, on retrouve un collier de diamants et d'or jaune estimé à 2 millions de livres (2.22 millions d'euros). Et pour ceux qui n'ont pas les moyens de pouvoir enchérir, il est possible de voir les pièces avant qu'elles soient mises aux enchères, juste pour rêver. Exposées à Londres, les pièces seront également vendues à New York et à Hong Kong le mois prochain. A elle seule, la Britannique Patricia Kluge met en vente dix-sept de ses pièces, qui devraient se vendre pour plus de 2.25 millions de livres.
L'une des pièces les plus attendues de la vente est une montre en platine, diamants et saphirs de Cartier datant de 1984. Le cadran est recouvert d'une panthère et son porteur doit soulever la tête de l'animal pour pouvoir lire l'heure. A elle seule, cette pièce est estimée à près de 100.000 livres. Une autre pièce exceptionnelle proposée est un diamant rose-orange de 7.67 carats, encadré de diamants ronds, le tout monté sur platine et or rose de 18 carats. Cette pièce est estimée à 2.3 millions de livres.
Pour voir les images : http://www.zigonet.com/bijou/sotheby-propose-une-vente-exceptionnelle-des-cent-bijoux-les-plus-etonnants_art11016.html
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