Une myriade de diamants, les merveilles de l'exposition «Cartier and America»

 
Il ne reste plus que quelques semaines, mais si vous passez par San Francisco avant le 9 mai et que les bijoux sont votre passion vous ne devez pas louper l'exposition « Cartier and America ». Les parures qui sont exposées ne seront certainement jamais plus réunies en un seul et même endroit et l'on a rarement vu autant de diamants dans un même lieu ! Plus de deux cents pièces ont été rassemblées par les commissaires de l'exposition. Beaucoup proviennent des collections privées de Cartier. L'exposition retrace un siècle de présence du joaillier aux Etats-Unis. La déambulation parmi ces chefs-d'oeuvre du luxe, sur lesquelles brillent les plus beaux diamants du monde réveillera chez de nombreuses visiteuses des fantasmes de petites filles se rêvant en princesses. 

Au fil des tiares serties de diamants, des bagues ciselées de pierres précieuses et des colliers aux couleurs flamboyantes, se décrypte une histoire incisive de la vie et des m½urs de la haute société américaine. La grande bourgeoisie US et son aristocratie financière, adulèrent les créations de la maison Cartier dès le début du vingtième siècle. Les riches familles américaines se rendaient régulièrement en France pour commander des pièces au maître joaillier. Le succès était tel qu'en 1909, Alfred Cartier ouvrait sa première bijouterie aux États-Unis, sur la cinquième avenue de Manhattan. 

Dés lors Cartier est une maison américaine et le joaillier officiel de la famille Vanderbilt et de bien d'autres. Années après années l'histoire d'amour entre Cartier et les américains les plus riches, ne fit que croitre. L'actrice Elizabeth Taylor confiât un jour à un journaliste de vogue, ne vouloir porter rien d'autre que des bijoux Cartier ! N'est-ce pas là une consécration typiquement hollywoodienne ? 

Certaines pièces du joaillier témoignent des élans patriotiques des grandes familles américaines qui se sentaient particulièrement concernées par la deuxième guerre mondiale. D'autres pièces, objectivement excentriques, créées pour n'être portées qu'une fois, notamment pour des bals costumés, reflètent les goûts de ces grandes dames, d'outre atlantique, gâtées par leurs époux. 

Cette exposition témoigne aussi d'une partie de l'histoire de l'art. Les bijoux exposés révèlent l'évolution des muurs de la société américaine, qui s'est opérée entre le 20e et le 21e siècle. « Cartier and America » c'est beaucoup plus qu'une exposition, c'est un livre d'histoire du vingtième siècle vu de très haut, à travers le prisme des diamants du « roi des joailliers et du joaillier des rois », selon les mots du Prince de Galles Edouard VII.  
 
Exposition : « Cartier and America », au musée de la Légion d'Honneur de San Francisco. Jusqu'au 9 mai 2010.
 
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Le diamant d’Anvers passe aux mains des Indiens

A Anvers, les Juifs orthodoxes n'ont plus le monopole du commerce des pierres précieuses. Arrivés dans les années 1980, les Indiens sont en passe de devenir les nouveaux maîtres de la capitale mondiale du diamant.

Un diamantaire anversois résume ainsi la situation : "L'importance économique des diamantaires indiens est énorme. Ils sont en train d'effectuer une progression irrésistible. Ces six, sept dernières années, ils ont complètement éliminé les diamantaires juifs du terrain."  Selon des chiffres officieux, environ 80% du commerce des diamants est à présent entre les mains des Indiens. 

Freddy Hanard, PDG de l'Antwerp World Diamond Center, le porte-parole du secteur, estime leur part à entre 60 et 70%. Ce qui reste une part considérable, compte tenu du fait qu'il est aux mains de 300 à 400 familles indiennes, elles-mêmes à la tête des plus grosses entreprises du secteur. Celui-ci a enregistré l'année dernière un chiffre d'affaires de 22 milliards d'euros. Pas besoin d'être un génie pour conclure que l'Indien moyen qui s'occupe à Anvers du commerce des diamants est particulièrement fortuné. 

Un mariage à 16 millions d'euros

La plupart des diamantaires indiens habitent dans le quartier autour du parc Den Brandt à Wilrijk. À Anvers, le quartier est connu sous le nom de Little Bombay. Ou de Beverly Hills, car les maisons y sont de taille plutôt impressionnante. La plupart des Indiens n'ont d'ailleurs pas dû commencer à zéro en arrivant à Anvers. Leurs familles avaient déjà des tailleries de diamants en Inde, qui leur avaient déjà rapporté pas mal d'argent. Dès la fin des années 1950, les diamantaires indiens ont commencé à se disperser dans le reste du monde. Mettre la main sur toute la chaîne diamantaire, telle était la philosophie derrière la conquête d'Anvers. L'entrelacement des liens qui relient les différentes familles diamantaires joue aussi un rôle dans la part de marché croissante des Indiens. 

Les fils et les filles des familles indiennes à Anvers se marient depuis déjà plusieurs décennies entre eux, ce qui fait que petit à petit, pratiquement toutes les familles sont liées d'une façon ou d'une autre. Peu à peu, l'empire s'agrandit. Les mariages s'accompagnent certes du faste qui s'impose, mais personne ne surpassera les noces de deux descendants de la famille de diamantaires Shah, plutôt légendaire à Anvers. Le patriarche, Vijay Shah, a organisé en 2002 une fête dont le coût a été estimé à 16 millions d'euros. Il a transformé le hall d'exposition Nekkerhal à Malines en un temple indien où 4 000 invités ont fait la fête durant quatre jours. Mais ce fut une extravagance rare même pour la communauté indienne. Les diamantaires d'origine indienne sont justement connus à Anvers pour leur sobriété. 

Diamantaire, un métier compatible avec le jaïnisme

Les diamantaires indiens d'Anvers ont en commun non seulement leur origine, mais aussi leur religion. La grande majorité d'entre eux pratiquent le jaïnisme. Le principe suprême des jaïns est la non-violence absolue. Ils ne sont pas seulement végétariens, mais ne mangent que des légumes ou des fruits dont les racines poussent dans le sol. Ils ne font littéralement pas de mal à une mouche. Ce qui rend aussi intolérables les accusations de trafic des diamants de guerre. "Le fait qu'autant de jaïns travaillent comme diamantaires n'a d'ailleurs rien d'un hasard", explique Chris De Lauwer, du Musée Ethnographique d'Anvers, qui donne des cours sur le jaïnisme. 

"En raison des restrictions imposées par la religion, notamment cette non-violence totale, beaucoup de professions sont exclues. Rien dans l'agriculture, rien dans l'armée, pas question d'abattre des arbres... De nombreux jaïns sont donc banquiers ou diamantaires."  Selon De Lauwer, le fait d'avoir un solide patrimoine n'est pas incompatible avec les principes du jaïnisme. "Le défi reste toujours de pouvoir renoncer à ces possessions. Je connais beaucoup de diamantaires indiens très riches, mais j'en connais aussi deux qui ont transmis leur entreprise à leurs enfants et qui sont à présent des moines errants en Inde. Avec pour seule possession leur habit de moine." 

Jeroen Verelst

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De Beers perd son monopole

 

Le géant sud-africain cède sa première place de producteur de diamants au russe Alrosa.

Historique ! Depuis le début du vingtième siècle, De Beers avait quasiment le monopole de la production de diamant brut. Une place que le géant sud-africain a cédée en 2009 à Alrosa, qui produit environ 97 % des diamants russes. Dans un contexte de crise pour l'industrie diamantaire, Alrosa a extrait 34 millions de carats, contre 24,6 millions pour De Beers. « En dépit de la récession, Alrosa s'est débrouillé pour préserver les emplois en maintenant son niveau de production. Ce qui a permis à la compagnie de prendre la première place en terme de volume », se félicite le russe dans un communiqué.

 

Un résultat qui s'explique par les stratégies opposées des deux groupes dans un contexte de chute drastique de la demande de pierres. Alors que De Beers réduisait de moitié ses capacités de production pour l'adapter à la demande, Alrosa continuait à son rythme, vendant la plupart de ses diamants à la réserve de métaux précieux et de gemmes du ministère russe des Finances, le Gokhran. « C'est très positif pour le développement de notre industrie car cela réduit notre dépendance envers De Beers », se réjouit Rohit Mehta, le président de l'Association diamantaire du Surat, la capitale mondiale de la taille de diamants, basée en Inde. Toutefois, en termes de valeur, De Beers maintien sa prééminence avec 3,24 milliards de dollars de diamants vendus, contre 2,21 milliards pour Alrosa, grâce à la meilleure qualité de ses pierres.

 

Avec 14,026 millions de carats, Rio Tinto garde sa troisième place devant BHP Billiton (3,394 millions), en attendant les résultats d'Endiama (Empresa Nacional de Diamantes de Angola) qui pourrait ravir la quatrième place à l'anglo australien.

 

Pascal Coesnon

 

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La broche de Catherine la Grande en vente à New York

 
Rares sont les bijoux des têtes couronnées, coupées ou non, mis en vente publiquement. 
Christie's prépare une vente exceptionnelle à New York le 22 avril, notamment grâce à un gros diamant et aussi à cette émeraude chargée de symboles. 
La broche qui la sertit a appartenu à l'une des femmes les plus puissantes de l'histoire, Catherine II de Russie ou Catherine la Grande. 
Montée sur le trône en 1762, elle était connue pour notamment collectionner les plus belles pierres au monde. Cette broche était un cadeau de mariage donné en 1776 à Sophie Dorothea, princesse de Württemberg, pour son union avec le fils de Catherine II, le Tsar Paul Ier. 
L'imposante émeraude qui la caractérise pèse entre 60 et 70 carats. Son estimation varie entre 1 million et 1,5 million de dollars. 

Mais ce n'est pas tout et la vente de New York prévoit encore un gros diamant ayant appartenu à l'archiduc d'Autriche Ferdinand Maximilien, l'un des plus gros qu'il a acquis, en 1860 au Brésil, juste avant que Napoleon le nomme d'urgence empereur du Mexique. La légende voudrait que l'empereur fantoche portait la pierre, protégée dans un petit sac, autour de son cou à sa mort fusillé sur ordre de Juárez le 19 juin 1867. Tout comme sa montre, la pierre de l'empereur a été donnée à sa femme, la Princesse Charlotte de Belgique, qui l'a revendue plus tard. La diamantaire Laurence Graff et Imelda Marcos ont notamment possédé ce diamant taillé en coussin et estimé entre 1 million et 1,5 million de dollars.
 
Cyril Fussy
 
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Grande-Bretagne : cent des plus étonnants bijoux du monde en vente chez Sotheby, en images

 

Grande-Bretagne – Sotheby se veut être la plus vieille maison de ventes aux enchères du monde. Elle organise une vente exceptionnelle proposant les cent bijoux les plus impressionnants et les plus luxueux du monde.

Les participants à cette vente devront s'armer de patience, et surtout de beaucoup d'argent pour pouvoir espérer décrocher l'un des bijoux proposés lors de la vente Sotheby. Parmi les pièces proposées, on retrouve un collier de diamants et d'or jaune estimé à 2 millions de livres  (2.22 millions d'euros). Et pour ceux qui n'ont pas les moyens de pouvoir enchérir, il est possible de voir les pièces avant qu'elles soient mises aux enchères, juste pour rêver. Exposées à Londres, les pièces seront également vendues à New York et à Hong Kong le mois prochain. A elle seule, la Britannique Patricia Kluge met en vente dix-sept de ses pièces, qui devraient se vendre pour plus de 2.25 millions de livres.

L'une des pièces les plus attendues de la vente est une montre en platine, diamants et saphirs de Cartier datant de 1984. Le cadran est recouvert d'une panthère et son porteur doit soulever la tête de l'animal pour pouvoir lire l'heure. A elle seule, cette pièce est estimée à près de 100.000 livres. Une autre pièce exceptionnelle proposée est un diamant rose-orange de 7.67 carats, encadré de diamants ronds, le tout monté sur platine et or rose de 18 carats. Cette pièce est estimée à 2.3 millions de livres. 

Pour voir les images : 
http://www.zigonet.com/bijou/sotheby-propose-une-vente-exceptionnelle-des-cent-bijoux-les-plus-etonnants_art11016.html 

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Salon de la joaillerie à Hongkong : les ventes se portent bien

 

Le salon international de la joaillerie à Hongkong a fermé ses portes mardi. Les ventes se portent bien selon les acheteurs et les vendeurs. Ils sont confiants dans l'avenir alors que l'économie mondiale manifeste déjà des signes de rétablissement.


Un record de 2 mille 600 exposants venant de 44 pays et régions étaient présents cette année, c'est 12% de mieux que l'année dernière.
Le salon a duré 5 jours. On pouvait y admirer des bijoux anciens raffinés, des pièces en jade, en diamant, des pierres précieuses et semi-précieuses ainsi que des perles.
Koo Tong Fat, un membre du comité exécutif de l'Association des bijoutiers et des orfèvres de Hongkong, a fait savoir que le marché hongkongais s'était redressé rapidement de la crise financière au second semestre de l'année dernière en raison des achats accrus du continent chinois.

Koo Tong Fat Membre du Comité exécutif, Association des bijoutiers et orfèvres, HK :

"Actuellement il y a une forte capacité d'achat venant du continent chinois, de nombreux touristes sont venus du continent. D'autres consommateurs venant d'Asie du Sud-est, d'Europe et d'Amérique sont arrivés plus nombreux au second semestre de l'année dernière. Donc les chiffres de ventes étaient importants."
Mais selon lui, l'exportation sera encore affectée car l'économie aux Etats-Unis et en Europe, qui sont les principaux acheteurs, ne s'est pas encore totalement redressée.
La crise financière a forcé de nombreuses personnes à réduire leurs dépenses sur des objets luxeux comme les bijoux.

Aaron Shum, un organisateur du salon, est confiant sur l'industrie en 2010.

Aaron Shum, Président, Bijouterie Aaron Shum:

"Je suis très optimiste. Très simple, les bijoux ne sont pas un luxe comme d'autres gens peuvent penser. Nous les considérons comme une nécessité. Au moins la moitié du monde a besoin de bijoux, la moitié de la population sont des femmes qui en ont besoin. Après plus d'un an, le stock des importateurs qui avaient moins acheté l'année dernière, s'épuisera, et c'est une nécessité, les importations vont s'accroitre puisque les gens doivent acheter."

En 2009, la partie continentale de la Chine était l'unique marché au monde à connaître une augmentation de la demande pour l'or. Et les ventes de bijoux ont enregistré une hausse de 6% sur le continent chinois, mais une baisse de 20% dans le reste du monde.

Long Mingying

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Rhône: nouveau vol de bijoux

AFP - 09.03.10
 

Le dirigeant d'une entreprise de fabrication de bijoux dans le Rhône a été hospitalisé aujourd'hui après avoir été pris en otage par des malfaiteurs qui ont dérobé plusieurs centaines de milliers d'euros de bijoux, a-t-on appris de source judiciaire.
Il s'agit de la cinquième agression de ce type en quelques mois dans des entreprises de métaux précieux de la région lyonnaise.

Des malfaiteurs, cagoulés et armés, ont pris en otage le dirigeant d'une société familiale de fabrication de bijoux à Ternay (Rhône), le forçant à ouvrir les coffres, qu'ils ont vidés. Ils ont emporté des bijoux composés notamment d'or et de diamants. Blessé au cours de l'agression, le chef d'entreprise a été transféré à l'hôpital. Aucun employé n'était présent au moment de la prise d'otage, selon la direction de l'entreprise.

Le 17 février, cinq malfaiteurs armés et masqués avaient dérobé 1,5 million d'euros de métaux précieux à Oullins, dans la banlieue de Lyon, après avoir pris en otage le couple de gérants. Le 18 janvier, quatre braqueurs armés s'étaient emparés de 200 kg d'or estimés à plus de 5 millions d'euros, dans une fonderie de la banlieue lyonnaise, après avoir pris en otage un employé et son épouse.

Le 11 décembre, quatre hommes avaient volé quelques kilos d'or dans une fabrique de bijoux près de Lyon, après avoir séquestré un employé et son épouse à leur domicile.
Le 2 décembre, toujours dans le banlieue de Lyon, cinq hommes avaient séquestré une famille de bijoutiers à leur domicile, et avaient dérobé 150.000 euros de bijoux.

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Le diamant bleu brille sur Genève

 

Un diamant bleu très rare a établi un nouveau record du monde en mai 2009 à Genève. Adjugé pour 10,5 millions de francs lors des ventes aux enchères de printemps dans la cité de Calvin, cette pierre de 7,03 carats reste la plus chère jamais vendue par Sotheby's.

La pierre la plus rare à pénétrer sur le marché international l'année dernière était estimée entre 6,8 et 10 millions de francs. Elle est allée à un acheteur anonyme après une surenchère de 15 minutes par téléphone avec un autre amateur .
David Bennett, président du département bijoux de Sotheby's Europe et Moyen Orient, a estimé alors que ce résultat démontrait la faculté du marché à rebondir malgré la récession économique.
Le dernier diamant bleu vendu à prix record (6,04 carats) avait atteint 8,7 millions de francs lors d'une vente à Hong Kong en 2007. Le nouveau propriétaire a eu du même coup le droit de donner un nom à la pierre, montée sur un anneau de platine.
Après les rouges, les diamants bleus sont les plus rares. On pense qu'il n'en existe qu'une poignée au monde. Ces gemmes doivent leur couleur à la présence de bore (un élément chimique) durant leur formation.
«Nous parlons d'une pierre exceptionnelle, a affirmé David Bennett. De par sa rareté, sa qualité et sa perfection, elle est extraordinaire.»

 

La mine de Cullinan

Ce joyau d'une pureté parfaite a été taillé sur une pierre brute de 26,58 carats extraite en 2008 par Petra Diamonds à la mine de Cullinan, près de Pretoria, en Afrique du Sud.
C'est de cette mine qu'est sorti autrefois le plus gros diamant brut du monde. Découvert en 1905 , le «Cullinan» a été taillé pour devenir la «Great Star of Africa» (530 carats), qui fait partie des joyaux de la couronne d'Angleterre conservés à la Tour de Londres.
«Cette mine a produit un quart des diamants du monde qui pèsent plus de 400 carats. Elle est aussi la seule source fiable de diamants bleus, qui sont incroyablement rares», a indiqué Cathy Malins, porte-parole de Petra Diamonds.
Selon cette dernière, Petra extrait entre 2 et 3 millions de tonnes de pierre par année. Et avec de la chance, elles donneront un ou deux diamants bleus.
Le tailleur Gary Monnickendam a eu besoin de sept semaines pour produire la pierre finale: deux pour l'examiner, puis cinq pour la tailler et la polir.
«Nous autres tailleurs, nous ne vivons que pour pouvoir travailler un diamant bleu, parce que c'est si excitant. Si vous avez cette chance, c'est un privilège que de pouvoir se surpasser, a déclaré Gary Monnickendam sur Times Online. C'est comme un accouchement. Maintenant, j'ai l'impression d'être en dépression post-natale.»


Un prix record

En raison de la récession, les prix des diamants plus communs ont dégringolé. Mais les meilleurs experts sont convaincus que les collectionneurs et les marchands demeurent à l'affût de pièces uniques, surtout de diamants de couleur ou de pierres historiques.
«Le marché mondial a un peu changé, mais les diamants bleus sont si difficiles à trouver que les amateurs seront toujours là», a affirmé M. Bennett.
En mai 2008, une bague de diamant bleu de 3,73 carats avait été vendue 9,2 millions de francs, établissant un record mondial par carat de toutes les pierres jamais vendues aux enchères.
«Le joyau que j'ai vendu en 2008 faisait la moitié de la taille de celui-ci et a atteint un peu plus de 1,3 million par carat. Nous estimons celui-ci à 850'000 dollars par carat au minimum. Nous verrons où il va aller», avait indiqué David Bennett avant les enchères.
«Les diamants bleus attirent les gens qui veulent avoir quelque chose que personne n'a», avait-il ajouté.


Centre mondial

Ces dernières années, Genève est devenu un centre connu pour les ventes de bijoux exceptionnels. En novembre 2007, Sotheby's y avait vendu un énorme diamant blanc d'une grande pureté et pesant 84,37 carats pour 18,2 millions de francs à Georges Marciano, le fondateur des jeans Guess.
Ce diamant avait alors atteint un record du prix par carat pour un diamant blanc (191'980 dollars) et n'a été éclipsé que par le «Star of the Season» de 100,10 carats, que la même filiale genevoise avait vendu 16,5 millions de dollars en mai 1995.

Simon Bradleys (Traduction de l'anglais: Isabelle Eichenberger)

 

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La modernité du luxe, c'est le partage, par Alain Némarq

 
Le luxe, avant, c'était des prix exorbitants liés aux marges folles des grandes marques de luxe. C'était le luxe d'avant l'urgence de redéfinir le luxe. Certains, dans ce monde très fermé et conservateur, pensent encore sans doute que la société ne fait que traverser une crise financière et économique qui justifie, certes, un effort momentané sur les prix mais pas la remise en cause du principe fondateur de l'univers du luxe, à savoir qu'un produit de luxe doit être cher jusqu'à être inaccessible au plus grand nombre.

Et pourtant c'est la vie, ou du moins une certaine manière de l'appréhender et de l'aimer, qui nous invite à déplacer le centre de gravité du luxe, à ne plus le définir uniquement autour de l'inaccessibilité au plus grand nombre et du concept cynique du caractère démesuré de ses prix. Le luxe est ailleurs que dans ce qui coupe celui qui l'achète des autres, de ceux qui ne peuvent pas se l'offrir, ailleurs que dans cette "pseudo-différenciation".

Le luxe, c'est bien plus que cela, d'ailleurs cela n'est même pas cela du tout et je crois le moment venu de faire entendre cette voix. Vendre un produit de luxe à un client, ce n'est pas lui laisser croire que la principale raison de se réjouir dans l'existence consiste à "s'isoler", à se couper du monde.

Vouloir augmenter la "désirabilité" du produit de luxe par le caractère inabordable de son prix, n'est-ce pas déjà avouer que l'on prend le client pour un gogo et un névrosé ? Ce gogo est identifié comme quelqu'un qui aurait besoin d'être ailleurs, en dehors du monde des gens normaux, uniquement reconnu et défini comme faisant partie de ce petit groupe de personnes, possédant des moyens financiers tels qu'ils les mettent à l'abri de tout raisonnement sensé ou rationnel.

Que reste-t-il du luxe lorsqu'on le rend accessible, eh bien il reste le vrai luxe, celui qui ne trompe pas. Que celui ou celle qui va vouloir se faire faire un objet à l'unité, fabriqué donc de manière artisanale, le paie lui aussi à son juste prix, c'est-à-dire au prix de l'excellence et pas à la tête du client.

Il faut refuser les trois grands axiomes, de l'ancienne pensée dominante du luxe :

1. Les "riches" sont trop stupides pour s'apercevoir qu'on leur vend à n'importe quel prix les objets qu'on voudrait leur faire croire si extraordinaires qu'ils devraient les acheter à n'importe quel prix.
2. Que ceux qui n'ont pas eu la chance de découvrir la recette de la richesse ne méritent, de la part des maisons de luxe, que mépris, condescendance et rebuffades.
3. Que lorsque le luxe devient raisonnable dans son rapport qualité/prix, alors c'est qu'il est low cost ou "discompté" et destiné aux "naïfs" et aux pauvres.

Erigé en rareté

Ne plus imposer au client drogué du luxe le produit incontournable et quasi-intouchable, mais lui offrir le choix d'une gamme de produits créatifs, renouvelés, accessibles et de grande qualité, voilà le vrai luxe car celui-ci, maintenant, c'est de pouvoir choisir, de vivre dans le choix et la liberté et non plus dans l'infantilisation, la servitude et le culte de la pensée dominante du bon goût. Le luxe n'est pas rare, il a été érigé en rareté. Ce luxe accessible, comme cette joaillerie dite abordable, n'est que l'émergence d'une nouvelle conscience, d'un nouveau commerce citoyen que l'on pourrait définir comme un commerce de luxe respectueux du consommateur. Les temps ont changé. L'heure est venue de baisser les prix, d'accélérer la politique de création. Pas par pure justice sociale. Les choses sont plus simples et limpides que cela ; ni Marx ni Bourdieu ne se sont installés place Vendôme ou avenue Montaigne.

Le monde prend conscience, y compris les acheteurs des produits de luxe, qu'il n'y a aucun confort moral ou affectif à vouloir se distinguer de tous ceux que l'achat de luxe exclut, à vouloir s'en isoler et même peut-être n'y a-t-il à en tirer qu'un sentiment de culpabilité. Que dire d'une grande maison de luxe qui, pour flatter l'ego et la névrose obsessionnelle de ses clients VIP, leur propose une visite de musée en solitaire et en nocturne, à la lumière d'une lampe-torche ? Aurait-elle oublié qu'une partie de l'émotion que l'on ressent à la vision d'une oeuvre vient du partage de l'émotion des autres qui vous entourent ? Où commence le service, où finit la manipulation ?

Nous, nous avons choisi de ne pas appuyer notre démarche sur la manipulation des névroses de nos clients. Le luxe doit, une fois pour toutes, tourner le dos à la manipulation des consommateurs pour se mettre au service du partage de l'émotion et cela pour le plus grand nombre possible. Que le luxe cesse d'être uniquement un sport de combat pour une certaine élite et devienne le langage universel de l'émotion pour le plus grand nombre possible. C'est le seul moyen pour le monde du luxe de préserver son avenir, en respectant ses contemporains.

Alain Némarq est président de Mauboussin.

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Le croisé du nouveau luxe

 
Alain Némarq bouscule les codes de la place Vendôme et veut faire de Mauboussin la marque de toutes les envies féminines.
 

Des publicités dans le métro et en prime time sur TF 1, des bagues serties de pierres de couleur qui se vendent comme des petits pains… A 57 ans, Alain Némarq, patron de Mauboussin, ne tient pas en place. Il a l'œil qui miroite et des idées à contre-courant, il vient de signer une tribune dans Le Monde sur le "vrai luxe". On le dirait monté sur ressorts comme Gaston Lagaffe, l'anti-héros de Franquin. Alain Némarq lui, excelle dans le rôle du cancre de la place Vendôme, le QG parisien des joailliers. On ne le prendra pas en défaut de conformisme. Iconoclaste pour ses pairs, audacieux pour ses fans, il s'autorise toutes les libertés, c'est dans son génome. L'ancien professeur de marketing à HEC n'a jamais cessé de secouer les idées reçues.

Chez Balsan, il a été le premier à éditer des moquettes de 54 couleurs différentes parce que les clients voulaient du choix, quitte à payer plus cher au mètre. Chez Kenzo, il a osé les vestes courtes de 70 centimètres pour homme. Chez Mauboussin, il casse les prix en serrant ses marges sur les pierres et en faisant fabriquer en Chine. Et d'afficher les prix des bijoux sur ses publicités comme le font les géants de la distribution. Résultat: dans un marché en forte chute l'an dernier, les ventes du joaillier ont progressé de plus de 40%. "Mes voisins travaillent pour la plupart pour des grands groupes. Ils disent que je ne fais pas le même métier qu'eux pour défendre leurs positions. C'est clair, nous nous comportons en entrepreneurs, pas en manager", réagit-il.

Dans son bureau avec vue plongeante sur la colonne Vendôme et les vitrines écrins de la place, il prépare son prochain coup. Le 18 mars, les lecteurs du New York Times et du Asahi Shimbun découvriront la campagne "Love with friends". Un couple, sans bijoux, qui s'embrasse dans la rue. Et une invitation à franchir la porte de ses boutiques à New York et à Tokyo avec une jolie promesse à la clé: "J'offrirai un voyage à Paris aux six premiers couples qui auront acheté une de nos créations entre le 18 et le 31 mars." Un tirage au sort départagera les tourtereaux.

Tout est fait pour favoriser l'achat d'impulsion. Comme les trois collections par an de la maison, un emprunt au monde du prêt-à-porter. Fin avril, "Gueule d'amour", l'un des best-sellers, devra composer avec "Ma princesse d'amour". Taille émeraude et couleur entre le violet et le rose pour la pierre centrale, pavage diamants. Quant au prix? "Ce sera moins qu'on n'imagine": Alain Némarq entretient le suspense, il sait que certaines maisons l'attendent désormais avec des modèles "luxe accessible" en concurrence frontale.

Chercher la femme sur Internet

Longtemps agitateur, Mauboussin serait-il devenu prescripteur? "Nous avons fait bouger les lignes. Avant nous choquions, maintenant nous faisons réfléchir. Nous offrons des produits moins chers mais nous vendons avant tout un objet de création", insiste le patron de Mauboussin. Là, on touche au cœur de la pensée "némarquienne". Le marché de la joaillerie a muté : fini l'achat trophée décidé par les hommes, et place à l'achat plaisir initié par les femmes! Cette nouvelle clientèle privilégie les produits créatifs, renouvelés, accessibles et de grande qualité. "En prime time à la télévision, je sais que je la touche, pas en deuxième partie de soirée. Elle est peut-être alors sur Internet. Je suis en train d'explorer ce nouvel espace de consommation pour l'approcher comme je le fais déjà dans le métro", analyse-t-il.

Toujours réfractaire, Alain Némarq mène la charge "contre la pensée dominante du luxe" qui consiste à rendre un produit inaccessible au plus grand nombre par le prix. Un mauvais usage, selon lui, des "névroses élitistes". Pas question non plus de se ruer vers la Chine à l'instar des autres maisons de la place qui y cherchent "une compensation". Lui préfère se concentrer sur les marchés matures, où sa marque trouve encore les rendements qu'elle attend. L'audace rapporte. "Et à Paris, prévient-il, on peut aller encore beaucoup plus loin."

Bruna Basini

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Un diamant vendu au prix record de 35 millions de dollars

 
Un diamant brut de 507,5 carats a été vendu au prix record de 35 millions de dollars (25,8 millions d'euros) à un joaillier de Hong Kong, Chow Tai Fook Jewelry, a annoncé vendredi le consortium Petra Diamonds.

La pierre précieuse, de la taille d'un oeuf de poule et d'un poids légèrement supérieur à 100 grammes, avait été découverte en septembre 2009 dans la mine de Cullinan, en Afrique du Sud, exploitée par Petra Diamonds. Elle figure dans le top 20 mondial des diamants bruts de qualité.

"Le prix reflète l'incroyable rareté du diamant, en raison de sa taille remarquable et de sa couleur et clarté exceptionnelles", a souligné le directeur général de Petra Diamonds, Johan Dippenaar, dans un communiqué. "C'est le dix-neuvième plus gros diamant jamais découvert", a-t-il ajouté.

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Braquage/Lyon: butin chiffré à 1,5 M ?

AFP - 19.02.10
 
Le butin du braquage d'une société de traitement de métaux précieux près de Lyon avant-hier, après la prise en otage de ses gérants, a été évalué aujourd'hui à 1,5 million d'euros, a-t-on appris de source judiciaire.
 
Les malfaiteurs, armés et cagoulés, ont emporté une trentaine de lingots d'alliages contenant or, argent et palladium, ainsi que du platine, de la grenaille d'or et des flacons de cyanure d'or, selon la même source. Avant-hier, une première évaluation provisoire faisait état d'un préjudice estimé entre 200.000 et 300.000 euros.
 
Cinq hommes, équipés d'armes de poing et de pistolets mitrailleurs, avaient pénétré par effraction vers 5 heures au domicile du couple qui gérait la société Metalor Technologies, dans la banlieue lyonnaise, spécialisée dans le traitement de métaux à destination de l'industrie ou de la joaillerie. Ils les avaient pris séparément en otage, et s'étaient rendus avec le gérant dans la société, où ils avaient violemment neutralisé vers 8h30 la quinzaine d'employés déjà sur place.
 
Il s'agit du quatrième braquage de métaux précieux en trois mois dans la région lyonnaise, avec un "mode opératoire similaire", selon la source judiciaire.
 
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241 bijouteries braquées en France en 2009, un record

C'est une information France Info. Le nombre de bijouteries attaquées l'année dernière a fait un bond : 241 contre 158 en 2008. Les braqueurs visent aussi bien les grandes joailleries que les petits établissements.

Jamais le nombre de braquages n'avait pas été aussi important : 88 en 2005, 134 en 2006, 11 en 2007, 158 en 2008... et 241 l'année dernière. Soit une augmentation d'un tiers en un an. Cela représente presque un braquage par jour ouvré en 2009.

Plus nombreuses, les actions menées sont aussi de plus en plus violentes, qu'il s'agisse de braquages avec arme, de voiture bélier contre vitrine ou encore de séquestration du personnel, voire de leur famille contre ouverture des coffres.

Cette violence s'exprime aussi bien à l'encontre de la haute joaillerie, avec diamants en vitrine qu'à l'encontre des modestes bijouteries, situées dans les quartiers et les centres commerciaux. La plupart des malfaiteurs y ont recours, qu'ils soient des braqueurs chevronnés, renseignés et organisés pour les cibles prestigieuses ou des malfaiteurs moins expérimentés, se faisant la main, pour les bijouteries aux prix plus abordables.

Pourquoi cette explosion statistique ? Contrecoup de la crise, hausse du cours des métaux précieux ? Il y a aussi, soulignent des enquêteurs spécialisés, une part de responsabilité des joailliers eux-mêmes, quelquefois réticents à sécuriser leurs boutiques façon bunker. C'est vrai que ce n'est pas l'idéal pour accueillir les clients.

Franck Cognard

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Bijoutier, un métier à haut risque

 
Un bilan 2009 alarmant, c'est ce qui ressort des chiffres qui doivent être communiqués de façon confidentielle au secteur de la bijouterie-joaillerie mardi soir 16 février, selon RTL. La profession fait face à une progression inégalée des attaques à main armée, en augmentation de 113 %, et ce dans tous les types de commerces. Les bijouteries de luxe, jusqu'ici préservées, ne le sont plus, comme le prouve le braquage du siècle chez Harry Winston, avenue Montaigne à Paris, en décembre 2008. De 113 vols à main armée en 2007, on est passé à 241 en 2009, avec des braqueurs de plus en plus audacieux.
L'autre chiffre qui inquiète la profession est la séquestration de bijoutier à domicile, afin de récupérer clés et codes secrets. Alors qu'on en dénombrait 6 en 2007, 14 ont eu lieu en 2009. La hausse des cours de l'or est avancée pour expliquer ce bilan.
 
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Les ventes de bijoux ont reculé en 2009

 
Le Comité professionnel de développement de l'horlogerie, de la bijouterie, de la joaillerie, de l'orfèvrerie et des arts de la table a présenté les chiffres des ventes de bijouterie et d'horlogerie en France pour l'année 2009.Pour la deuxième année consécutive, le chiffre d'affaires du secteur affiche un même recul de -2 %, à 5,2 milliards d'euros, indique l'étude réalisée par la Société 5. "Malgré la crise, les ventes consommateurs ont relativement mieux résisté que dans d'autres pays, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon ou l'Espagne", a souligné son directeur, Hubert Lapipe.
Les baisses, en valeur, des bijoux en or (-4 %) et des montres (-5 %) ont été en partie compensées l'année passée par la croissance des ventes de bijoux en argent (+7%), seul segment en progression sur le marché hexagonal. Autre fait marquant pour le secteur : la baisse du prix moyen, de 59 euros en 2008 à 57 euros l'an dernier. 
 
 Mathieu Bahuet
 
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"Goût de luxe" spécial haute joaillerie

 
Karine Vergniol et Emmanuel Rubin vont à la rencontre des dirigeants des plus grandes maisons de joaillerie parisienne.
> Ecoutez l'émission spéciale de "Goût de luxe" sur BFM Radio samedi 6 février à 20h et dimanche 7 février à 10h

Invités :

-Lionel Giraud, directeur artistique et vice-président de Chaumet

-Benjamin Comar, directeur international Chanel Joaillerie

-Olivier Mellerio, co-dirigeant Mellerio dits Meller

-Nicolas Bos, vice président et directeur de la création de Van Cleef and Arpels

-Jean-Christophe Bédos, CEO de Boucheron

-Grégory Pons, chroniqueur sur http://www.businessmontres.com

> Le programme complet

Les joailliers ouvrent leurs portes

 
Une effervescence inédite a gagné, jeudi 28 janvier, la place Vendôme, à Paris. Des journalistes allemands, américains, japonais, coréens... entrent et sortent des maisons de joaillerie, comme d'un Starbucks Coffee. Pour la première fois, ces institutions que sont Mellerio dits Meller, Chaumet, Van Cleef & Arpels ou Boucheron ont ouvert leurs portes. Elles viennent d'être inscrites dans le calendrier de la haute couture parisienne, de quoi peut-être compenser la raréfaction des maisons de couture.

"C'est nous, joailliers parisiens, qui avons souhaité entrer dans ce calendrier de la haute couture, assure Thierry Fritsch, le PDG de Chaumet (groupe LVMH), car la haute joaillerie, en tant que métier d'art, participe de l'image de l'excellence française à l'international."

Chez Chaumet, la collection a pour thème l'abeille, un motif qui ornait la cape de Napoléon, client légendaire de cette maison. Des montres colorées au cadran éclaboussé de diamants, de grands colliers en corail à fermoir abeille, et des bagues insectes dont les ailes bougent à chaque mouvement du doigt... voilà quelques-unes des parures d'exception présentées dans ces salons dorés où vécut Chopin.

Ces pièces vont partir aux quatre coins du monde. "En Europe, la mode de l'or jaune revient, tandis que les pays asiatiques préfèrent encore l'or blanc, précise Lionel Giraud, directeur de la création chez Chaumet. La cliente russe, elle, refuse toujours l'or rose, qui lui rappelle un or cuivré et bas de gamme de l'époque soviétique."

Chez Van Cleef & Arpels (groupe Richemont), on a trouvé le moyen de fédérer tout le monde : le papillon. "Ce motif, datant chez nous de 1922, plaît dans plusieurs pays", affirme Stanislas de Quercize, président de la maison. "Au Japon, il symbolise l'âme, tandis qu'en Chine deux êtres aux amours contrariées peuvent se retrouver une fois transformés en papillons. Aux Etats-Unis, ajoute le patron de Van Cleef, on estime que pour qu'un voeu se réalise, il doit être murmuré à l'oreille d'un papillon..."

Véronique Lorelle
©2009 Le Monde. Tous droits réservés.

Les diamants font la paire

Le Hope, célèbre diamant exposé au musée Smithsonian de Washington, devra bientôt jouer du coude avec un autre diamant renommé pour l'attention des visiteurs.

Après avoir passé plus de cinquante ans à l'ombre des projecteurs, le diamant Wittelsbach fait en effet une rare apparition publique aux côtés de son cousin.

Son propriétaire, le bijoutier londonien Laurence Graff, estime qu'il s'agit du diamant le plus dispendieux du monde. Il l'a acquis en 2008 pour la bagatelle de 26,4 millions de dollars américains, un record. Il l'a par la suite retaillé pour lui faire retrouver sa couleur originale, une décision controversée dans le milieu diamantaire.

Avec ses 35.56 carats, il s'agit du troisième plus gros diamant bleu au monde.

Le diamant, découvert au 17e siècle, a passé de famille royale en famille royale avant de disparaître mystérieusement quelques jours avant d'être mis aux enchères, en 1931. Il a refait surface vingt ans plus tard en Belgique.

L'exposition commence le 29 janvier et se terminera le 1er août.

©2009 TVA. Tous droits réservés.

 

Diamant : moins éternel mais toujours vivant

Le marché du diamant gravement affecté par la crise du crédit en 2009 commence à reprendre son souffle.

Deux faits démontrent que le pire de la crise appartient désormais au passé. Aux Etats-Unis, les ventes de détail ont été meilleures que prévu pour les fêtes de Noël. C'est une excellente nouvelle, car c'est à cette période et dans cette région du monde que la joaillerie réalise encore la moitié de ses ventes annuelles. Deuxième donnée positive qui concerne cette fois l'amont de la filière, les cours du diamant brut ont retrouvé à la fin de l'année le niveau du début de l'année, c'est-à-dire plus de 2000 dollars pour un diamant d'un carat.

Cette reprise reflète le réveil de la demande totalement asphyxiée par la crise financière dès l'automne 2008 mais aussi et surtout l'efficacité de la politique d'assèchement de l'offre prônée par la De Beers pour résister à la crise. Les chiffres définitifs ne sont pas encore disponibles mais on estime que la compagnie sud-africaine qui règne toujours sur ce marché, même si elle ne fournit plus que 40% de la production, a divisé son offre et ses ventes par deux en 2009. S'il n'y avait pas eu ce coup de frein à l'extraction et à la commercialisation, les prix seraient sans doute aujourd'hui encore sur la pente descendante.

Le russe Alrosa, l'autre producteur-clé du diamant, est maintenant optimiste. Ses ventes ont tellement bien démarré pendant les quinze premiers jours de l'année qu'il pourrait se passer du Gokhran pour écouler sa production de janvier. Le Gokhran est la réserve de l'Etat russe en métaux et pierres précieuses. Ses achats continus en 2009 ont permis à Alrosa de poursuivre l'extraction quand ses concurrents du monde entier ont du fermer des mines pour éviter l'effondrement total du marché.

Le Botswana, qui dispute à la Russie la place de premier producteur mondial de diamant, prévoit une augmentation de sa production de 17% en 2010. Mais les dégâts causés par la crise sont encore sensibles dans ce pays émergent d'Afrique australe: plusieurs mines resteront fermées jusqu'à la fin de l'année et de nouvelles suppressions d'emplois sont programmées pour faire baisser les coûts.

Dominique Baillard

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