Diamant : moins éternel mais toujours vivant

Le marché du diamant gravement affecté par la crise du crédit en 2009 commence à reprendre son souffle.

Deux faits démontrent que le pire de la crise appartient désormais au passé. Aux Etats-Unis, les ventes de détail ont été meilleures que prévu pour les fêtes de Noël. C'est une excellente nouvelle, car c'est à cette période et dans cette région du monde que la joaillerie réalise encore la moitié de ses ventes annuelles. Deuxième donnée positive qui concerne cette fois l'amont de la filière, les cours du diamant brut ont retrouvé à la fin de l'année le niveau du début de l'année, c'est-à-dire plus de 2000 dollars pour un diamant d'un carat.

Cette reprise reflète le réveil de la demande totalement asphyxiée par la crise financière dès l'automne 2008 mais aussi et surtout l'efficacité de la politique d'assèchement de l'offre prônée par la De Beers pour résister à la crise. Les chiffres définitifs ne sont pas encore disponibles mais on estime que la compagnie sud-africaine qui règne toujours sur ce marché, même si elle ne fournit plus que 40% de la production, a divisé son offre et ses ventes par deux en 2009. S'il n'y avait pas eu ce coup de frein à l'extraction et à la commercialisation, les prix seraient sans doute aujourd'hui encore sur la pente descendante.

Le russe Alrosa, l'autre producteur-clé du diamant, est maintenant optimiste. Ses ventes ont tellement bien démarré pendant les quinze premiers jours de l'année qu'il pourrait se passer du Gokhran pour écouler sa production de janvier. Le Gokhran est la réserve de l'Etat russe en métaux et pierres précieuses. Ses achats continus en 2009 ont permis à Alrosa de poursuivre l'extraction quand ses concurrents du monde entier ont du fermer des mines pour éviter l'effondrement total du marché.

Le Botswana, qui dispute à la Russie la place de premier producteur mondial de diamant, prévoit une augmentation de sa production de 17% en 2010. Mais les dégâts causés par la crise sont encore sensibles dans ce pays émergent d'Afrique australe: plusieurs mines resteront fermées jusqu'à la fin de l'année et de nouvelles suppressions d'emplois sont programmées pour faire baisser les coûts.

Dominique Baillard

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