Les joailliers ouvrent leurs portes

 
Une effervescence inédite a gagné, jeudi 28 janvier, la place Vendôme, à Paris. Des journalistes allemands, américains, japonais, coréens... entrent et sortent des maisons de joaillerie, comme d'un Starbucks Coffee. Pour la première fois, ces institutions que sont Mellerio dits Meller, Chaumet, Van Cleef & Arpels ou Boucheron ont ouvert leurs portes. Elles viennent d'être inscrites dans le calendrier de la haute couture parisienne, de quoi peut-être compenser la raréfaction des maisons de couture.

"C'est nous, joailliers parisiens, qui avons souhaité entrer dans ce calendrier de la haute couture, assure Thierry Fritsch, le PDG de Chaumet (groupe LVMH), car la haute joaillerie, en tant que métier d'art, participe de l'image de l'excellence française à l'international."

Chez Chaumet, la collection a pour thème l'abeille, un motif qui ornait la cape de Napoléon, client légendaire de cette maison. Des montres colorées au cadran éclaboussé de diamants, de grands colliers en corail à fermoir abeille, et des bagues insectes dont les ailes bougent à chaque mouvement du doigt... voilà quelques-unes des parures d'exception présentées dans ces salons dorés où vécut Chopin.

Ces pièces vont partir aux quatre coins du monde. "En Europe, la mode de l'or jaune revient, tandis que les pays asiatiques préfèrent encore l'or blanc, précise Lionel Giraud, directeur de la création chez Chaumet. La cliente russe, elle, refuse toujours l'or rose, qui lui rappelle un or cuivré et bas de gamme de l'époque soviétique."

Chez Van Cleef & Arpels (groupe Richemont), on a trouvé le moyen de fédérer tout le monde : le papillon. "Ce motif, datant chez nous de 1922, plaît dans plusieurs pays", affirme Stanislas de Quercize, président de la maison. "Au Japon, il symbolise l'âme, tandis qu'en Chine deux êtres aux amours contrariées peuvent se retrouver une fois transformés en papillons. Aux Etats-Unis, ajoute le patron de Van Cleef, on estime que pour qu'un voeu se réalise, il doit être murmuré à l'oreille d'un papillon..."

Véronique Lorelle
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