"En moyenne, le prix des pierres, quelles qu'elles soient, a baissé de 10 à 20% en quelques semaines, explique Alexandre Murat, le fondateur du joaillier Adamence, qui a publié son baromètre trimestriel. "Nous avons d'ailleurs immédiatement réagi en baissant sur adamence.com le prix de nos diamants", ajoute-t-il.

L'étude compare l'évolution des prix au premier trimestre 2009 de trois qualités de diamants en fonction de leur poids et de la forme de leur taillage. Premier constat, les plus grosses pierres "connaissent encore une progression importante de leur prix". Dans la qualité supérieure (D/IF), composée de pierres d'exception de couleur blanche et sans défauts visibles à la loupe, les prix des 5 carats taillés en rond ont grimpé de 99% sur le dernier trimestre, contre une baisse de 2% pour un demi-carat. Dans la catégorie la moins précieuse (G/VS2), les pierres de "qualité joaillerie classique", les variations de prix sont de +70% pour une pierre de 5 carats taillée en rond et de -9% pour un demi-carat.

Second enseignement, les diamants fantaisie, taillés en poire par exemple, connaissent des baisses de prix plus importantes, en dehors bien sûr des plus gros formats. Dans la qualité supérieure, le prix d'un demi-carat fantaisie a chuté de 8%, contre 14% pour la qualité la moins précieuse. Le prix des 5 carats a néanmoins augmenté significativement, de respectivement +72% et +49% pour les catégories D/IF et G/VS2.

Outre le ralentissement de la conjoncture, ces baisses de prix traduisent le mouvement de déstockage et les rabais de prix accordés par les fournisseurs de la filière, explique le joaillier.

Pour éviter un engorgement du marché, la plus importante entreprise diamantière mondiale, la De Beers, a d'ailleurs annoncé une réduction de sa production. "Au cours du premier semestre 2009, nous allons réduire la production dans l'ensemble de nos activités minières et nous l'ajusterons au fil de l'eau en fonction de la demande de la clientèle", a déclaré le 16 janvier dernier le directeur de la communication, David Prager, dans une interview à Reuters. Des affaires sont donc à faire, mais peut-être plus pour très longtemps.