La customisation, le nouveau créneau d'un diamantaire

 
La customisation s'impose peu à peu en France. Stéphane Hazout, diamantaire lyonnais, est en train d'en faire une vraie niche sur le segment du haut de gamme

La customisation, Stéphane Hazout, diamantaire lyonnais, PDG de Diamondine (négoce de diamants), l'effleure depuis quelques années déjà.

Il y a trois ans, un client américain lui commandait une boucle de ceinture sertie de diamants, exprimait son envie de voir figurer des têtes de mort en diamants à chaque maillon de sa Rolex etc. Il exauça ses rêves, trop heureux de réaliser une commande aussi emblématique. Il y a deux ans, la célèbre marque Boucheron commande à son atelier de haute-joaillerie -en région lyonnaise- des téléphones de la marque « Vertu » « customisés grand luxe ». On dépasse alors l'entendement. Malgré des prix qui frôlent les 300 000 euros, il s'en vend plusieurs dizaines.

De quoi aiguiser l'appétit de Stéphane Hazout qui décide de s'orienter sur un positionnement haut de gamme, convaincu que le téléphone portable constitue « la plus belle porte d'entrée vers la customisation ».

« On porte des montres de grandes marques en or, avec des diamants, on met des bijoux de type solitaires, pendentifs, bracelets, en diamant, en or, pourquoi pas les téléphones portables qui nous suivent aujourd'hui de partout ? »

Une envie de se différencier et d'échapper à une certaine uniformisation, aux courants de mode qui nous enferment dans des tendances de plus en plus internationales, ce sont les raisons invoquées aujourd'hui par ses nouveaux clients attirés irrésistiblement par la customisation.

Depuis le mois de mars, il commercialise des Blackberry Bold (produits en 50 exemplaires dans le monde, tous numérotés) qu'il customise « à l'infini » sous la marque Tellor.

Pour l'un des derniers réalisés, certaines pièces du châssis ont été refaites en or blanc et incrustées de 205 diamants pour un poids total de 2,5 carats. La coque arrière a été recouverte de peau d'autruche, et des initiales en or blanc pavées de diamants ronds ont été ajoutées. En quelques semaines, le diamantaire en aurait déjà commercialisé selon ses dires 21 modèles dont 7 pour la France, 4 pour la Russie et 10 pour le Canada. Pour des budgets qui oscilleraient entre 4 000 et 8 000 euros. Des frémissements d'un succès qu'il aimerait voir se confirmer avec les cinquante Nokia 8 800 Arte qu'il espère customiser dans les prochains mois. De tels modèles (assurés pour un an « vols et casse ») nécessitent une customisation d'un mois environ. Après avoir été démontés par un atelier spécialisé, gainés chez un peaussier spécialisé dans le très haut de gamme, customisés par l'atelier de haute-joaillerie lyonnais et sertis, ils sont prêts à servir leurs usagers pour le meilleur et pour le pire.

Franck Bensaid

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