Condamnation confirmée pour Camille et Lucie

Nouveau rebondissement dans le dossier Camille et Lucie, cette petite entreprise d'Hossegor qui commercialise des bijoux fantaisie depuis maintenant treize ans dans des boutiques du même nom en France et à l'étranger. Camille et Lucie est depuis 2004, poursuivie par dix-huit joailliers parisiens, essentiellement des professionnels de la place Vendôme, pour contrefaçons. Nouveau rebondissement, mais peut-être pas le dernier...

La Cour de cassation à Paris a en effet rejeté le pourvoi formé par la société Camille et Lucie, rendant définitive sa condamnation à payer plus de 1,4 million d'euros pour contrefaçons de bijoux de luxe. La décision a été rendue ces jours-ci.

« On veut notre peau... »

Le 19 juin 2008 et après un procès en première instance le 26 mars 2007 devant le tribunal correctionnel de Dax qui l'avait condamné une première fois, la société qui possède 120 franchises en France et à l'étranger et dont le concept consiste à proposer à 30 euros des bijoux présentés comme des répliques de joailliers, avait été condamnée par la Cour d'appel de Pau à payer quelque 200 000 euros d'amende, ainsi que plus d'un million deux cent mille euros de dommages et intérêts à quinze des grandes marques de luxe qui s'étaient porté parties civiles.

Jean-Pierre Landeau, directeur technique et créateur du concept et de la marque avec son épouse Camille en 1995, compte maintenant porter le dossier devant la Cour européenne. Selon lui, ce n'est pas la contrefaçon, réelle ou supposée, qui constitue le fond du dossier, mais l'acharnement des joailliers de luxe à faire disparaître la bijouterie fantaisie. « On veut tout simplement notre peau » résume t-il, « Tout le monde sait parfaitement que n'importe quel bijou fantaisie peut effectivement ressembler à un bijou de luxe » déplore Jean-Pierre Landeau. « Si vraiment, un de nos articles ressemblait trop à un bijou de luxe au point d'introduire la confusion dans l'esprit du client, alors le joaillier pouvait nous demander de le retirer. Il y a moyen de s'arranger sans nous faire un procès... Le fond du problème c'est que la joaillerie de luxe maintenant commercialise des bijoux à 50 ou 60 euros, s'intéresse à notre clientèle... et donc veut nous faire disparaître...

D. P. avec l'AFP

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