Cartier et Van Cleef souffrent de la crise

Ventes en baisse de 16 % chez Richemont, numéro un mondial de l'horlogerie et de la joaillerie.

Le numéro deux mondial du luxe, le suisse Richemont, traverse une année difficile. Les ventes du propriétaire de Cartier, Van Cleef & Arpels, Jaeger LeCoultre ou Vacheron Constantin ont chuté de 16 % d'avril à août par rapport à la même période l'an dernier. Le groupe pâtit du ralentissement de la demande de montres haut de gamme (- 14 %) et de joaillerie (- 18 %), catégories du luxe les plus frappées par la frilosité des consommateurs à fort pouvoir d'achat. De même, sa marque de stylos Montblanc chute de 17 %.

Le groupe souffre plus que certains de ses concurrents comme LVMH, PPR ou Hermès, dont les difficultés des branches horlogerie sont compensées par les ventes d'articles en cuir plus accessibles. Chez Richemont, les marques Lancel et Dunhill n'affichent d'ailleurs un déclin que de 1 %, mais elles pèsent relativement peu dans le chiffre d'affaires total.

Les ventes de Richemont sont particulièrement affectées outre-Atlantique (- 36 %), en Europe (- 22 %) et au Japon (- 7 %) tandis que le reste de l'Asie progresse (+ 5 %). « Bien que le recul ralentisse, nous restons très prudents. Nous préférons attendre des signes d'une reprise plus large avant de spéculer sur la probabilité d'une amélioration au second semestre », a affirmé hier Johann Ruppert, président de Richemont, lors de l'assemblée générale du groupe. Il se démarque de l'optimisme affiché il y a un mois par son confrère Nick Hayeck, patron de Swatch Group (Omega, Breguet, Blancpain…) malgré un recul lui aussi de ses ventes de 15,3 % au premier semestre.

Produits plus accessibles

Alors que ses concurrents tentent de faire bonne figure, Richemont a pris l'habitude de publier des messages très réalistes sur la difficulté du marché. Il est particulièrement affecté par les soubresauts de l'économie mondiale du fait de son portefeuille de marques très exclusives. « Les montres et la joaillerie restent des catégories à risque car très sensibles au facteur prix », soulignent les analystes de HSBC. Cartier a réagi en mettant en avant ses gammes de produits plus accessibles, comme les bagues Love ou Trinity.

F.C.

©2009 Le Figaro. Tous droits réservés.