La mystérieuse «pierre de Tanzanie» ne vaut pas grand chose

La «pierre de Tanzanie», une gemme évaluée à un prix record qui constituait le principal actif d'une entreprise britannique de BTP en faillite, s'est avérée n'être qu'un spécimen sans grande valeur, ont révélé les administrateurs en charge de la société.

Le cabinet Ernst & Young, chargé de vendre les actifs du groupe de BTP Wrekin pour rembourser ses créanciers, avait découvert en mars qu'une mystérieuse pierre précieuse était la principale possession de l'entreprise, et avait été inscrite dans ses comptes avec une valeur estimée à 11 millions de livres (environ 19 millions de dollars), soit plus du tiers du total de ses actifs.

Aussitôt, la révélation de l'existence de cette pierre avait déchaîné les passions, en particulièrement parmi les spécialistes des rubis, qui n'avaient jamais entendu parler d'un tel joyau, le rubis le plus cher de l'histoire s'étant vendu 3,6 millions de dollars seulement en 2006.

La pierre avait été donnée à Wrekin lors de son rachat par un investisseur, qui avait reçu en échange des actions d'un montant équivalent.

Mais après avoir procédé à de très sérieuses vérifications, les administrateurs d'Ernst & Young ont conclu que ce «rubis naturel», pesant 2,14 kg, n'était pas «d'une qualité suffisante» pour être taillé.

Et le quotidien Financial Times, qui avait été le premier à s'intéresser à ce mystérieux rubis, a affirmé que la pierre pourrait ne valoir en fait qu'une centaine de livres ou d'euros, et que les maisons d'enchères prestigieuses avaient toutes refusé de l'inscrire à leur catalogue.

Du coup, Ernst & Young a du se résoudre à en confier la vente à GVÀ Grimley, une société spécialisée dans la revente de matériel industriel. Celle-ci a déjà affiché la pierre sur son site Internet, aux côtés d'un engin agricole et d'une rotative.

Et Ernst & Young a indiqué qu'il ferait passer une annonce dans Rock & Gem, un magazine britannique dédié aux collectionneurs de minéraux et autres amateurs de pierres aux propriétés «magiques».

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