La place Vendôme à son tour frappée par la crise

 
La bijouterie française est-elle en train de perdre de sa superbe ? Depuis le début de l'année, le secteur n'échappe pas à la crise économique mondiale. Premiers touchés : les sous-traitants des grandes griffes de luxe de la Place Vendôme à Paris (Cartier, Chaumet, Mauboussin...).
 
Selon l'Union française de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et du négoce des pierres et perles en France (BJOP), « une cinquantaine d'ateliers parisiens seraient particulièrement en difficultés, enregistrant des chutes de commandes de 70 %. 1 000 emplois seraient menacés si rien n'est fait dans les prochaines semaines ». Au total, la filière regroupe 3 000 entreprises pour 1,9 milliard d'euros de chiffre d'affaires et 11 000 salariés. 

 « Nous avons utilisé tous les moyens possibles pour patienter, du chômage technique, aux RTT en passant par les congés. Aujourd'hui nous n'avons plus le choix, nous allons devoir nous séparer de mains expertes », s'alarme un fabricant.

La BJOP demande la tenue d'une table ronde entre donneurs d'ordres et sous-traitants, pour essayer de débloquer un minimum de commandes, de l'ordre de 100 millions d'euros  « pour pouvoir tenir jusqu'à l'après crise et limiter les dégâts ».

« Notre savoir faire n'est pas délocalisable. Il faut que les entreprises soient encore là après la crise pour continuer à porter le savoir-faire de la joaillerie française dans le monde », souligne Bernadette Pinet-Cuoq, présidente déléguée de la BJOP.

Parallèlement, la profession réfléchit pour 2011 au lancement d'un label français, autour d'une charte qualitative. Objectif : regrouper une dizaine de créateurs pour proposer des collections « made in France » dans les pays du Moyen-Orient et des Emirats arabes unis. « Nous travaillons sur le financement. Il nous trouver des partenaires locaux. Le processus est bien engagé » estiment les professionnels impliqués. Une petite bouffée d'oxygène estimée également à 100 millions d'euros...
 
Adrien Cahuzac
 
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