Emblématique du savoir-faire de la maison Swarovski, le cristal se projette dans la modernité avec éclat.

Il y a peu, le nom de Daniel Swarovski ne disait rien aux non-initiés de la galaxie mode, autant dire une majorité de personnes. Aujourd'hui, les créations de la maison qui porte son nom scintillent aux quatre luxueux coins de la planète.

Daniel Swarovski Ier imaginait-il que sa société deviendrait le leader mondial du cristal taillé de grande précision ? L'histoire ne le dit pas. En revanche, les archives récemment réunies à Paris montrent combien ce scientifique était avide de nouveautés.

Elevé en Bohême, une région réputée pour ses industries du verre où la taille du cristal est alors entièrement réalisée à la main, le jeune Swarovski invente le premier procédé métallique pour tailler et polir le cristal. Son usine de production a besoin de beaucoup d'énergie hydraulique. Il part donc s'installer dans le Tyrol, à Wattens. Nous sommes alors en 1895, c'est une révolution. Parfaitement facettées, les nouvelles pierres ont également l'avantage d'être plus uniformes : bijoutiers et couturiers en raffolent.

Demeurée à Wattens et restée familiale, la maison poursuit depuis cinq générations la quête d'innovation chère au fondateur. Elle lui rend notamment hommage en 1989 en lançant Daniel Swarovski Couture, une ligne laboratoire qui pousse toujours plus loin les limites du cristal. Derrière les somptueuses parures et les sacs spectaculaires se cachent en effet des prouesses en termes de chatonnage, d'enfilage ou de broderie. La technique exclusive du Pointiage, un sertissage extrêmement serré entièrement réalisé à la main, autorise par exemple les volumes les plus audacieux. Dernière performance des ateliers, le chaton flottant inséré dans un cristal taillé rend quant à lui aériens un fermoir ou une bague.

Nathalie Colin-Roblique, la directrice artistique de la maison, puise dans cet extraordinaire savoir-faire pour célébrer deux anniversaires, les 20 ans de la ligne Couture et 10 ans de complicité entre la griffe et le Festival de Cannes. Pour le premier, elle imagine vingt sacs et vingt bijoux multipliant les clins d'oeil à l'héritage de la marque : une bague d'archive aux proportions retravaillées est détournée en fermoir, un miroir facetté se soulève sur une pochette, bourses et bagues surdimensionnées se coordonnent. Pour le second, la bien nommée collection Red Carpet, soit dix modèles exclusifs spécialement créés pour les belles foulant le tapis rouge, le comble du luxe est à l'honneur : peaux précieuses (galuchat, python, crocodile), teintes glamour (or, argent et noir) et cascade de cristal... Crépitements de flashs en perspective.

Gabrielle de Montmorin

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