Grisogono trouve de nouveaux investisseurs et reste indépendant

La société joaillière et horlogère De Grisogono, basée à Plan-les-Ouates (GE) vient de céder 40% des parts «à un pool d'investisseurs, composé de proches et d'amis», dont le nom n'est pas dévoilé. Son président et fondateur, Fawaz Gruosi, reste majoritaire. «Cette injection de capital va permettre à l'entreprise de régler ses problèmes de trésorerie et de remettre la société en mouvement», a indiqué aujourd'hui dans un entretien à l'ATS, Fawaz Gruosi. «L'apport est de 50 millions de francs», a-t-il précisé. 

Fin des rumeurs  
La priorité de la maison genevoise sera «de payer les fournisseurs, et continuer l'activité». Se disant optimiste au vu des premiers frémissements du marché, Fawaz Gruosi table «sur une petite reprise en septembre». Il s'appuie sur des investisseurs suisses et étrangers, «des clients devenus des amis ou des amis  devenus des clients et des proches». Devenu un groupe indépendant en 2007 après la cession de 49% détenus par Chopard à Fawaz Gruosi, l'entreprise attisait de nombreuses convoitises en raison de sa croissance. «Depuis quelques temps, des rumeurs couraient sur le rachat de la société par des grands groupes, la solution trouvée met fin à ces rumeurs», a ajouté Fawaz Gruosi, soucieux de l'indépendance de l'entreprise. 

Portefeuille «nettoyé» 
Lors de Baselworld, en mars, la société a revu tous ses clients et confirmer les commandes prises. «Nous avons nettoyé les commandes antérieures et engranger de nouvelles. Notre portefeuille s'élève aujourd'hui à 65 millions de francs».  La maison De Grisogono réalise la moitié de ses ventes dans la joaillerie et l'autres moitié dans l'horlogerie. «Nous avons terminé 2008 sur un recul de 13% du chiffre d'affaires à 117 millions, par rapport à 2007. Ce qui est peu par rapport à certains groupes», a estimé Fawaz Gruosi. «Et pour 2009, nous espérons atteindre 100 millions de francs de ventes». 

Pas de licenciements prévus 
«Les difficultés nous ont conduit à geler certains projets comme la construction de la manufacture», a-t-il précisé. «Partout, notre objectif a été de diminuer les coûts et de faire des économies mais nous avons besoin de nos collaborateurs, même si certains ont décidé d'eux-mêmes de partir». A ce jour, l'entreprise n'a pas prévu de recourir à des licenciements. De Grisogono emploie 160 personnes dans le monde dont 130 à Genève. La société a produit quelque 2500 montres en 2008 et compte garder ce niveau de production cette année. Mais elle va réduire la voilure en termes commerciaux et vendre deux boutiques. «Il s'agit de l'un des deux magasins de New York et d'une boutique à Hong Kong», a précisé Fawaz Gruosi. Fin 2008, la marque comptait douze boutiques en propre dans le monde et cinq en franchise. Pour la suite, «tout dépendra du marché mondial», reconnaît le président de la maison De Grisogono. Il base son plan de relance d'abord sur le marché européen. «C'est notre meilleur soutien», a conclu Fawaz Gruosi.

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